L’économiste français, dernier vainqueur du prix Nobel dans sa catégorie, propose une large réforme du système français en matière d’emploi. Création d’un contrat unique, taxe sur le licenciement : telles sont les idées quelque peu révolutionnaires de Jean Tirole, 61 ans, chercheur à l’université de Toulouse, président de l’École d’Economie de cette même ville et troisième Français de l’histoire récompensé par le prix Nobel d’économie.
Un seul et même contrat généralisé et refonte du système d’indemnisation des chômeurs
En 2003, Jean Tirole, proposait déjà un « contrat de travail unique » abolissant CDI et CDD. Dans un rapport co-écrit par Olivier Blanchard aujourd’hui chef économiste au FMI, Tirole se penchait sur la protection de l’emploi dans l’hexagone. Il avait conclu qu’un seul et même contrat d’embauche pouvait réformer l’ensemble du marché de l’emploi. L’idée principale de ce contrat : augmenter les droits des salariés licenciés en fonction de leur ancienneté et de leur « expérience récente sur le marché du travail » pour ainsi casser la trop grande différence entre CDD et CDI.
Le nouveau prix Nobel campe toujours cette position : « Depuis 30 ans, 40 ans, il y a du chômage et les jeunes, on leur propose des CDD dans leur très grande majorité parce que les entreprises ont trop peur de donner des CDI. Donc, on a une situation complètement absurde qui est qu’à force de trop protéger les salariés, on ne les protège plus du tout », a-t-il ainsi déclaré ce lundi 13 octobre, lors d’une conférence de presse.
Autre réforme suggérée en matière d’emploi dans son rapport de 2003 : le licenciement. Jean Tirole et Olivier Blanchard proposaient d’abolir le modèle actuel de l’assurance-chômage, qui est financée par des prélèvements sur les revenus des salariés et de leurs employeurs.
Les deux experts envisageraient plutôt de remplacer ce système par une « taxe sur les licenciements » qui serait prise en charge par les entreprises afin d’alimenter la caisse d’assurance-chômage et les personnes qui perdent leur emploi.