Depuis Tokyo, l’économiste Paul Krugman , a officiellement reconnu ses torts face aux élites économiques et politiques nippones. Il avait en effet tiré à boulets rouges au long des années 1990 et 2000 sur les politiques monétaires et fiscales du pays, décriant notamment leur incapacité à lutter contre la déflation.
L’Occident fait pire que le Japon
« Je dois faire mes excuses au Japon. Ils n’ont pas toujours bien répondu à la crise… Mais l’Occident fait maintenant bien pire », a-t-il analysé lors d’un séminaire organisé par le groupe Hitachi à Tokyo. L’économiste américain s’est dit inquiet de la « japanification » de l’Europe, jugeant que « les politiques de la zone euro sont plus mauvaises et vont créer beaucoup plus de misère » que celles qu’a pu connaître l’île.
D’après lui, l’austérité imposée par l’Allemagne au reste de l’Europe est désastreuse. Et ceux qui approuvent les réformes Schröder devraient se souvenir d’un autre chancelier, Heinrich Brüning, qui avait imposé une déflation en 1930, et donc rendu compétitive l’Allemagne. Pour rappel, l’Europe avait alors fait de même et tout le continent, l’Allemagne en tête, avait sombré dans la Grande Dépression. Et c’est ce fléau qui avait amené un certain Adolf Hitler au pouvoir.
Par ailleurs, Krugman s’est interrogé sur les motifs qui font que « l’Occident, avec tous ses économistes réputés – sans parler de la possibilité de tirer des enseignements du malheur du Japon – parvient à un gâchis encore pire que le Japon a connu ? ».