Portrait d’un homme dont la rémunération dérange. Monsieur « tueur de coûts » est actuellement l’un des patrons les mieux payés du CAC 40, et en raison de l’amélioration des performances de la marque Renault, Carlos Ghosn pourrait recevoir un « package » de 7,2 millions d’euros au titre de l’année 2014.
Mister Fix It
Carlos Ghosn est né le 9 mars 1954 à Porto Velho au Brésil. L’industriel franco-libano-brésilien a été nommé président-directeur général du groupe Renault en 2005, en parallèle, il est également PDG du groupe japonais Nissan depuis 2000 et président du conseil d’administration du constructeur automobile russe AvtoVAZ depuis 2013. Il est aussi président du conseil d’administration et PDG de l’Alliance Renault-Nissan, partenariat stratégique liant les deux entreprises grâce à des collaborations. Beaucoup pour un seul homme ? Non, apparemment.
Car celui qui détient également le titre de Knight of British Empire (en français « Chevalier de l’Ordre de l’Empire britannique ») réussit tout ce qu’il entreprend. À la fin des années 1990, M. Ghosn met en place au sein du constructeur Renault une politique radicale de réduction de coûts et une restructuration qui permettra par la suite au groupe de retrouver la rentabilité et qui va attribuer au PDG une réputation de « tueur de coûts ». Au début des années 2000, un nouveau sobriquet et conféré à l’industriel : « Mr. Fix It », après la mise en place d’un programme drastique de réduction des effectifs et de restructuration qui permettra également le redressement total de Nissan, alors au bord de la faillite. C’est à ce moment qu’il se verra proposer des postes à la direction d’autres constructeurs automobiles, dont General Motors et Ford.
Véritable vedette au Japon, Ghosn verra même sa vie adaptée en manga sur l’archipel. Sa décision d’investir quatre millions d’euros dans le développement mené conjointement par Nissan et Renault d’une gamme complète de voitures électriques à prix abordable, notamment la Nissan Leaf, fera l’objet d’un des quatre volets de la série de documentaires intitulée La Revanche de la Voiture Électrique.
Seulement, sa réputation n’est pas la même dans l’Hexagone, car dans un contexte économique d’austérité qui touche la plupart de la population et du fait de l’image très « nationale » de la marque au losange, le salaire de Carlos Ghosn dérange. Sa rémunération flambe en effet, elle est passée de 2,67 millions d’euros en 2013 à 7,22 millions pour l’exercice 2014, soit le quasi-triplement de son revenu. Actuellement sous les feux de la critique, Carlos Ghosn devra notamment s’expliquer sur ces chiffres, alors que les syndicats s’indignent de cette forte inflation, et que le PDG lui-même se positionne en tant que partisan de la modération salariale.