Verizon, deuxième opérateur américain a proposé 4,4 milliards de dollars pour racheter AOL et ainsi, tenter de faire fléchir sa courbe de croissance dans un marché bouché.
S’il y a bien un marché où la concurrence est coriace, c’est celui de l’Internet. Verizon devrait s’offrir une belle percée en tentant de racheter, ce mardi 12 mai, AOL, ancienne starlette d’Internet. L’actuel numéro deux américain lâcherait ainsi 4,4 milliards de dollars. De son côté AOL, perdu des radars en France, et revenu à un anonymat tout aussi relatif aux Etats-Unis rêve secrètement de prendre une éternelle revanche sur Google, et sur le dauphin Facebook.
A l’heure actuelle, AOL est toujours actif dans la publicité en ligne, les médias et l’accès Internet, Verizon est, quant à lui, présent sur le marché des télécoms, d’une manière relativement concrète, cherchant encore de leviers de croissance. Avec la publicité vidéo et mobile, l’Américain tient le gros lot.
Intérêt pour la pub
John Stratton l’a avoué lors d’une conférence pour investisseurs qui a pris place mardi, sous la coupe de Jefferies, « l’accès Internet et les contenus sont des activités intéressantes », même si selon lui, Verizon s’intéresse principalement à la publicité.
Avec AOL, Verizon mettrait également la main sur une multitude de sites de contenus, dont certain ayant un certain poids, comme le site d’actualité généraliste Huffington Post, et les deux spécialisés dans le high-tech Engadget et Techcrunch. Même si, l’année dernière, le chiffre d’affaires de ce secteur, qui prend en compte également le portail d’accès d’AOL, a chuté de 3 %, à 770 millions de dollars. Nombreux pensent d’ailleurs que Verizon pourrait revendre cette activité par la suite. Enfin, le nombre d’abonnés au portail AOL (environ 2 millions) est toujours un cheval de bataille pour l’entreprise en contribuant grandement au bénéfice net d’exploitation (500 millions de dollars en 2014).
Ex-starlette
Il est vrai qu’AOL a connu bien des tumultes, mais s’est rattrapé depuis 2009 en investissant, sous l’influence de Tim Armstrong, ex-Google, dans les technologies publicitaires Internet. Comme par exemple en 2013, avec le rachat d’Adap.tv, outil de programmation publicitaire automatique, pour la somme de 418 millions de dollars. La branche pub a cru de 37% en 2014, à 1 milliard de dollars, et soutient désormais le pionnier des fournisseurs Internet, qui affiche un chiffre en hausse de 9% sur l’année, à 2,5 milliards de dollars.