Terrena et Sofiprotéol ont ouvert des pourparlers exclusifs avec la société D&P dans l’optique d’un rachat de la part de cette dernière au capital du groupe Doux (elle en possède la majeure partie). Le ministre de l’Agriculture a au passage félicité les efforts de D&P depuis trois ans pour éviter la liquidation judiciaire, et même rétablir la rentabilité du groupe, grâce notamment à l’activité export.
Ce redressement, souligné par Stéphane Le Foll, n’aurait pas pu exister sans l’appui stratégique du groupe Al Munajem, client historique qui est venu renforcer le capital de Doux à l’automne dernier, dans ce qui a constitué une étape importante pour le rétablissement de la santé financière du volailler.
Désormais, le projet de rachat de la participation de D&P par Terrena, qui sera partenaire de Sofiprotéol, donne lieu à de nouvelles ambitions pour la marque. En premier lieu, cette opération contribuerait à la pérennisation de la filière export en s’appuyant sur deux des principaux acteurs de la filière volaille française et sur le soutien non-négligeable du groupe Al Munajem. Ensuite, la reconquête du marché français passe forcément par la mise en place d’une entité de poids.
Le ministre de l’Agriculture a tenu à revenir sur l’épopée du groupe Doux, qui se trouvait, lorsqu’il est entré au ministère, dans une situation « très grave ». Pour lui, l’annonce d’une éventuelle reprise française est « constituent une excellente nouvelle pour toute la filière volaille française ».
Redressement judiciaire en 2012
Doux avait été placé en redressement judiciaire au mois de juin 2012, suite à de lourdes dettes. Près d’un millier d’emplois avait d’ailleurs été supprimé peu après la décision de justice, afin d’établir un plan de continuation, approuvé en novembre 2013. Le groupe de Châteaulin (Finistère) est hypothéqué à hauteur de 110 millions d’euros sur 10 ans, dans le cadre d’un programme d’investissement.
La coopérative Terrena est aussi basée dans l’Ouest, elle rassemble près de 22.000 agriculteurs adhérents et plus de 12.000 salariés. L’année dernière, son chiffre d’affaires s’établissait à 4,7 milliards d’euros.
Le groupe D&P, détenu par la famille Calmels, se spécialise depuis 1992 dans l’actionnariat d’entreprises en développement ou dans des situations compliquées.