Une annonce qui avait suscité beaucoup d’attente, les banques grecques étant fermées depuis le 29 juin, au bord du précipice. La Banque centrale européenne (BCE) a pris la décision ce jeudi 16 juillet de relever de 900 millions d’euros sur une semaine, le plafond des prêts d’urgence alloués aux établissements bancaires du pays, leur seul espoir de financement actuellement.
Eviter le « Grexit »
Le directeur de la BCE l’a affirmé devant la presse, l’institution financière européenne a décidé de relever les ELA, acronyme d’«emergency liquidity assistance », en d’autres termes, des financements d’urgence. Ces derniers étaient depuis fin juin plafonnés à environ 89 milliards d’euros, pour Mario Draghi, la manœuvre est simple : éviter que la Grèce ne sorte de la zone euro.
Trois arguments sont à l’origine de cette décision. Dans un premier temps, les responsables européens ont trouvé un accord ce jeudi au sujet d’un prêt d’urgence de 7 milliards d’euros au bénéfice d’Athènes. Celui-ci devrait permettre de rembourser les quelque 3,5 milliards de prêt restants que le pays doit à la BCE. Le FMI devrait par ailleurs être, lui aussi, remboursé.
Ensuite, le 15 juillet dernier, Athènes a mis en place des mesures de rigueur, par l’intermédiaire de son parlement, ce qui a grandement augmenté les chances de mise en place d’un troisième plan d’aide entre la Grèce et ses partenaires européens. Ce dernier devrait d’ailleurs être compris entre 82 et 86 milliards d’euros. Le risque de faillite des organismes financiers grecs devrait également être éloigné grâce à une récente annonce de recapitalisation à hauteur de 25 milliards d’euros à leur égard. C’est en tout cas ce qui a convaincu la BCE de relever ses plafonds d’aides d’urgences, qui sont destinées aux organismes financiers solvables.
Enfin, troisième point, la BCE ne désire, en aucun cas, être tenue responsable d’un éventuel « Grexit », et l’a déjà répété à de mainte reprise. Mario Draghi s’est d’ailleurs à nouveau prêté à l’exercice lors de cette conférence de presse, affirmant que « Grèce est et restera un membre de la zone euro ».