Une enquête CSA révèle que près de 70% des Français ne seraient pas opposés à un allègement de la réglementation concernant les 35 heures de travail hebdomadaires.
La majeure partie des Français (plus de sept sur dix) se disent prêts à suivre les règles « librement » fixées par accord entre employeur et salariés. C’est en tout cas ce qu’indique une enquête réalisée par CSA pour Radio Classique, l’Institut Montaigne et Les Echos. Une disposition qui compromettrait de fait la loi des 35 heures de travail hebdomadaire par semaine, un acquis social qui revient régulièrement dans le débat public ces derniers temps, principalement en raison de la crise de l’emploi que le pays traverse.
Et l’idée fait son chemin, cette enquête laisse transparaître un accroissement du nombre d’avis favorables depuis un sondage réalisé en août 2014. Et même chez les salariés du secteur privé, alors qu’ils seraient les premiers exposés. Au niveau des penchants politiques des interrogés : 83% des sympathisants de la droite sont pour une transformation du temps de travail hebdomadaire, tandis que 69% à l’être ont une opinion qui penche à gauche. Chez les écologistes, ils sont 53% et chez les frontistes de gauche, 49%. Un clivage idéologique semble donc se dessiner entre les mouvements politiques qui défendent le maintien des 35 heures et leurs propres sympathisants.
Des cadres peu enclins à perdre leurs avantages
Un phénomène surprenant est à noter : les cadres ne sont que 58% à être favorables à un assouplissement de la réglementation, alors qu’ils sont d’habitude plus prompts à une libéralisation du monde travail, tandis qu’en face, 72% employés ne s’y opposeraient pas. Pour le site des Echos, les RTT et certains avantages dont ont pu bénéficier les cadres lors de l’instauration des 35 heures seraient la cause de ce manque d’entrain chez les cadres, qui auraient bien évidemment tout a y perdre en cas de disparition de ces dernières.
L’opinion des Français a donc évolué dans son ensemble, l’heure n’est plus à une défense des 35 heures à tout prix, mais un fait reste certain, selon Nicolas Fert, sondeur à l’institut CSA : aucune modification n’est à prévoir sans l’accord de la classe salariale.