Une fraude qui aura duré dix ans, avec à ce jour 7 000 personnes qui se sont constituées parties civiles, et un jugement qui pèse 8 000 pages en première instance. Le dossier des prothèses mammaires PIP, remplies avec un gel non homologué, ne sera pas une mince affaire pour la cour d’appel d’Aix-en-Provence, qui démarre un procès ce lundi.
L’affaire avait été mise au jour en 2010, alors que l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) faisait la découverte de cette vaste fraude. Quasiment 30 000 femmes sont concernées dans l’Hexagone, et plusieurs dizaines de milliers d’autres dans d’autres pays, sachant que PIP vendait 80 % de ses produits à l’international.
Le tribunal correctionnel de Marseille avait condamné en décembre 2013 le président et fondateur de Poly Implant Prothèse, Jean-Claude Mas (76 ans aujourd’hui), à quatre années de réclusion, 75 000 euros d’amende et une interdiction irrévocable de travailler dans le domaine de la santé ou même de diriger une société. De leur côté, les quatre autres dirigeants de la société d’implants mammaires avaient également été poursuivis et condamnés.
Le certificateur dupé
Jean-Claude Mas, qualifié d’ »apprenti-sorcier des prothèses » par le procureur en première instance, était poursuivi par la société de certification allemande TÜV, qui n’a jamais réussi à déceler une anomalie. L’ex-numéro un de PIP comparaîtra libre lundi, s’il a toujours reconnu avoir fraudé, il certifie que le gel utilisé dans ses implants n’est pas nocif.