La France, pays hôte de la future COP21, doit montrer l’exemple en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Tandis qu’elle s’est engagée, cet été, dans sa transition énergétique pour une croissance verte et durable, certaines régions apparaissent déjà à la pointe du combat environnemental. Parmi celles-ci : la région Rhône-Alpes, pionnière dans l’utilisation des réseaux électriques intelligents.
Dans le cadre du programme des Investissements d’avenir, le gouvernement a lancé fin 2014 un nouvel appel à manifestation d’intérêt (AMI) dédié aux réseaux électriques intelligents. Les projets sélectionnés doivent permettre d’adapter les réseaux électriques de distribution aux nouvelles technologies de l’information et au déploiement des véhicules électriques, d’anticiper l’installation des compteurs intelligents et de faciliter l’intégration des énergies renouvelables. Une ambition partagée par la région Rhône-Alpes qui teste actuellement l’utilisation quotidienne des smart grids dans le cadre du programme Smart Electric Lyon, et entend s’imposer dans les années à venir comme un territoire à la pointe des réseaux électriques intelligents.
Smart Electric Lyon, un laboratoire urbain dédié à la gestion des réseaux
Les réseaux électriques intelligents de demain sont à l’essai dans le cadre du projet Smart Electric Lyon initié par le groupe EDF. Concernant près de 25 000 foyers et une centaine d’entreprises et de collectivités locales sur le Grand Lyon, ce programme expérimental grandeur nature est destiné à tester de nouvelles solutions, permettant de mieux maîtriser au quotidien les consommations électriques et d’optimiser leurs performances.
Parmi les dispositifs testés, on retrouve notamment des programmes de coupures passagères, l’installation de compteurs et de radiateurs intelligents pilotés à distance, d’ampoules basse consommation, ou la mise en place d’offres tarifaires mieux adaptées aux conditions de vie de chacun. Chaque participant, particulier ou professionnel, peut alors suivre sa consommation en temps réel et profiter d’un suivi individualisé afin de réduire sa facture d’électricité.
A la fin de cette période d’essai, les techniciens EDF proposeront un ensemble de recommandations et de dispositifs susceptibles d’être généralisés à l’ensemble du territoire national à l’horizon 2017.
La région Rhône Alpes, un pôle d’innovation et de recherche pour les smart grids
Ce programme, mené depuis près de trois ans dans le Grand Lyon, permet aujourd’hui à la région Rhône-Alpes de bénéficier d’une longue expérience en matière de réseaux intelligents et de préparer avec efficacité la transition à venir. Les différents démonstrateurs smart grids ont dopé le savoir-faire de dizaines d’entreprises de la région, et forment aujourd’hui un atout majeur.
Regroupant à elle seule près de 40% de la recherche opérée dans ce domaine, la région a initié, en collaboration avec ERDF, un projet de Campus Smart Grids dans le cadre du plan industriel gouvernemental « Réseaux électriques intelligents ». L’ambition de ce vaste projet consiste à centraliser au sein d’une plateforme commune, la recherche et l’innovation dans le domaine des réseaux électriques intelligents. Le projet Smart Grids Campus de la Région Rhône-Alpes, qui prévoit le déploiement d’une plateforme sur le campus universitaire de Grenoble, fait partie des cinq projets présélectionnés par le ministère de l’Économie au début du mois d’octobre.
« Les expérimentations smart grids menées en Rhône-Alpes bénéficient de la force de consortiums (regroupant académies, experts, industriels, fournisseurs d’énergie, distributeurs, associatifs) et donnent un avantage concurrentiel incontestable au territoire rhônalpin », explique dans l’Essor Jacques Longuet, directeur interrégional d’ERDF en Rhône-Alpes/Bourgogne.
Soutenir une filière industrielle en devenir
Mais bien au-delà de ce simple campus universitaire, cette opération vise surtout à gagner en visibilité et à structurer la filière smart grids, pour faire de la région lyonnaise un leader de cette nouvelle filière industrielle.
« Aujourd’hui, vers la phase de développement industriel, il faut associer les jeunes pousses et la recherche académique aux innovations en cours et aux développements futurs pour conjuguer ensemble nos atouts », ajoute Jacques Longuet.
Lyon a été par exemple l’une des premières villes de France à tester le dispositif Linky, compteur communicant conçu par ERDF, et la région dispose déjà d’une unité de production implantée à Fontaine près de Grenoble par la société CG, filiale du groupe Avantha. Cette usine chargée des tests et de l’étalonnage de plus de deux millions de compteurs communicants par an, a déjà permis la création de 200 emplois directs et indirects.
Pour rappel, le compteur Linky, déployé à l’échelle nationale dès le mois prochain, devrait équiper plus de trois millions de foyers d’ici à 2016. Ce plan de déploiement prévu par le gouvernement représentera plus de 5 milliards d’euros d’investissements et la création de 10.000 emplois pour la production et la pose des nouveaux compteurs. Les 35 millions de compteurs électriques français actuels devront être remplacés à l’horizon 2020. D’ici là, la transition énergétique aura commencé à faire ses effets dans l’Hexagone.
