L’action de l’opérateur de satellites a perdu plus de 30 % ce vendredi, à l’ouverture de la Bourse de Paris, avant de terminer la session à – 27 %. Les investisseurs ont très mal accueilli l’alerte faite la veille sur les résultats.
Le groupe misait pourtant sur une hausse durant l’exercice 2016-2017, avec un bond de 4 % à 6 % de son chiffre d’affaires. Désormais, on parle de recul, avec une chute comprise entre 1% et 3%. Les conditions de marchés, jugées plus difficiles, ne sont pas étrangères à cette réévaluation.
Le français, troisième opérateur mondial, a néanmoins annoncé qu’un bilan plus complet sera fait en juillet. La publication ce jeudi des prévisions d’Eutelsat révèle l’ampleur de la crise que traverse le secteur, qui est actuellement confronté à une baisse de la demande et à des surcapacités, qui entraînent indéniablement la chute des prix.
Les autres géants du secteur, comme les luxembourgeois SES et Intelsat, avaient également averti que leurs activités allaient être ralenties. La chute d’Eutelsat était moins prévue, les analystes pensaient en effet que le groupe était « immunisé » grâce à l’entrée en service de quatre satellites lancés depuis le début de l’année 2015.
La réaction du marché n’a pas tardé de se faire sentir, et a entraîné dans sa chute d’autres valeurs du secteur comme SES (– 8 %) et Immarsat (– 7 %).
Des coûts difficilement compressibles
Pour les analystes de chez Barclays, un tel choc pourrait plomber durablement la confiance dans les perspectives d’évolution d’Eutelsat. L’industrie du satellite dispose de coûts difficilement compressibles, ce qui veut dire que toute perte de chiffre d’affaires se fait sentir dans le bénéfice.
