Travailleur et ambitieux, Nasser Al-Khelaïfi, fils d’un petit patron pêcheur, est devenu l’un des hommes les plus influents du Qatar et de la planète football. Propulsé à la tête du PSG, ce dernier participe activement au rayonnement de l’Hexagone sur la scène européenne et mondiale. Portrait d’un homme devenu une icône du sport-business.
En novembre 2017, à Jakarta, Nasser Al-Khelaïfi a été réélu président de la Fédération asiatique de tennis. A 44 ans, le businessman et homme politique qatari est multifonction. Président et directeur général de beIN Media Group, il est également président de Qatar Sports Investments, président de la Fédération de tennis du Qatar et, comme chacun sait, président et directeur général du Paris Saint-Germain (Football et Handball). L’ancien tennisman qatari est en outre membre du Comité d’organisation de la Coupe du monde de football 2022 et, selon le classement ESPN, l’une des personnalités les plus influentes du football mondial. Rien que ça.
Fils d’un petit patron pêcheur, Nasser Al-Khelaïfi doit sa vertigineuse ascension à sa carrière dans le sport. Certes, « il n’avait pas un coup qui en jetait », comme le rappelle Henri Leconte, un de ses anciens coéquipiers, mais il était « humble, travailleur, pas du genre à se prendre pour une star », selon Bruno Raffaitin, président du Tennis Club Nice Giordan dans les années 2000. « Il n’était pas très puissant, mais il était complet, compensait par des coups propres, avec peu de fautes, beaucoup de hargne. Il n’aimait vraiment pas perdre », ajoute le président niçois.
Et l’on se demande s’il parle du tennisman ou de l’homme d’affaires. Nasser Al-Khelaïfi n’est en effet pas né « puissant ». Originaire d’une famille modeste, c’est sa discipline qui lui a permis d’être reconnu sur la scène sportive de son pays et d’intégrer le cercle restreint des plus proches amis de cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, émir du Qatar depuis 2013.
3ème homme le plus influent du Qatar et icône du sport-business
Aujourd’hui, le Qatari est devenu l’un des hommes les plus puissants du monde du ballon rond. Il est aussi le troisième homme le plus influent de son pays natal, selon le magazine économique Gulf Business. Comment en est-il arrivé là ? Toujours avec « peu de fautes » et « beaucoup de hargne ».
Après un MBA d’économie, Nasser Al-Khelaïfi rejoint la chaîne Al-Jazeera en 2003. Ce dernier fonde et devient ensuite directeur général d’Al-Jazeera Sport. Bilan de son passage : pas moins de 14 chaînes sont créées et Al-Jazeera Sport obtient les droits de diffusion d’une cinquantaine de compétitions sportives pour l’Afrique et le Moyen-Orient. En 2011, après avoir été président du conseil de surveillance du PSG, il en devient le nouveau PDG. L’aventure ne fait alors que commencer…
En 2012, le Qatar Sports Investments rachète le PSG Handball, Nasser Al-Khelaïfi en prend alors la présidence. Un véritable « changement de dimension » pour le club de la capitale, qui « est passé en une saison d’un maintien in extremis en D1 (2012) au titre de champion de France (2013) ». Et ce, grâce à une stratégie généreuse et simple : « recruter les meilleurs joueurs du monde ». Au premier rang desquels : Danois Mikkel, Didier Dinart, Samuel Honrubia, Luc Abalo et Daniel Narcisse. Du sang neuf qui permet au club de « nourrir de grandes ambitions ».
Al-Khelaïfi poursuit ainsi la politique de transformation du club de foot du Paris Saint Germain. En 2015, celui qui « n’aimait vraiment pas perdre » devient le président le plus titré de l’histoire du club avec treize trophées à son actif depuis 2011. En 2016, le PSG annonce son entrée dans le sport électronique avec la création de la franchise du Paris Saint-Germain eSport.
Le plus français des ambassadeurs qataris
Mais c’est en 2017 que Nasser Al-Khelaïfi fait entrer le PSG dans une « nouvelle dimension » en réalisant le « transfert du siècle ». A la surprise générale, le footballeur Neymar rejoint le club parisien et provoque un véritable « tremblement de terre sur la planète football ». En s’assurant de la présence de la star brésilienne, l’homme d’affaires qatari dote ainsi le PSG d’une envergure mondiale aussi extraordinaire qu’inattendue. Un coup de maître et ce alors même que ce transfert était réputé impossible.
Preuve que si Nasser Al-Khelaïfi est considéré par certains comme un « ambassadeur bis » du Qatar en France, il joue aussi depuis peu le rôle d’ambassadeur du sport français à l’international.
Et ce, pour le plus grand bonheur des supporters… et du gouvernement français ! « Depuis l’arrivée de Qatar Sports Investments, les charges sociales, patronales et salariales ont augmenté de 283 % », explique le club. Un retour fiscal agréable qui assure la popularité d’Al-Khelaïfi, devenu icône du sport-business en France.