Au FMI, la parole est toujours suivie d’actes… et de chèques. Si l’institution financière ne cesse de saluer les performances économiques de la Côte d’Ivoire, elle confirme son engagement auprès du pays ouest-africain en allouant des moyens importants pour soutenir la croissance inclusive et le développement.
Le FMI persiste et signe. Dans un rapport diffusé cet été, l’institution financière internationale a annoncé le versement de 136,6 millions de dollars dans le cadre d’un prêt sur trois ans de 917,8 millions de dollars accordé à Abidjan en 2016. « La Côte d’Ivoire a obtenu de bons résultats dans le cadre de son programme appuyé par le FMI », se félicite dans le texte Mitsuhiro Furusawa, un des directeurs adjoints de l’institution financière.
Les autorités ivoiriennes « ont contenu le déficit budgétaire en 2017, et sont déterminées à atteindre l’objectif fixé pour le déficit budgétaire dans le programme en 2018 et à remplir le critère de convergence de 3 % du PIB établi à l’échelle de l’UEMOA en 2019. Les perspectives à moyen terme restent robustes : la croissance devrait avoisiner 7 % en moyenne sur la période 2018-23 », ajoute M. Furusawa.
La performance économique de la Côte d’Ivoire sur dix ans est en effet remarquable. Grâce au « vaste programme de réformes économiques » adopté par les autorités, le pays est aujourd’hui parvenu à une position viable de la balance des paiements et devrait continuer d’engranger les succès, notamment en matière de croissance inclusive et de réduction de la pauvreté. C’est en tout cas l’avis du FMI, qui a décidé de contribuer de façon décisive à la réalisation de ces objectifs.
Croissance viable et inclusive
« L’activité économique a été vigoureuse en 2017, malgré les chocs des prix extérieurs et les tensions sociales, et les résultats obtenus dans le cadre du programme ont été bons », analyse le FMI. L’institution financière se félicite du rôle joué par ses services et affirme que les principaux objectifs fixés par son programme de soutien ont été atteints. En effet, « tous les critères du programme ont été satisfaits à fin 2017, de même que tous les repères structurels sauf un, et tous les repères indicatifs sauf un. Les perspectives de croissance à moyen terme sont bonnes, à près de 7 % sur la période 2018-23 grâce à une hausse de l’investissement privé, en particulier dans les secteurs de la transformation et des services ».
L’investissement privé devrait en effet être le principal moteur de la croissance viable et inclusive que l’institution financière appelle de ses vœux. De son côté, l’institution encourage les autorités ivoiriennes à continuer et amplifier les programmes d’amélioration des infrastructures dans les secteurs du transport, de l’électricité et de l’hydraulique afin d’augmenter les gains de productivité dans l’agriculture et l’industrie. Pour les administrateurs du FMI, ces secteurs devraient être décisifs en matière de croissance durable et inclusive, réduction de la pauvreté et renforcement de la cohésion sociale.
L’indispensable politique sociale
Si le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire reste modéré, la préservation de la trajectoire de consolidation budgétaire devrait quant à elle limiter le recours au financement extérieur et contribuer à atténuer les risques liés à un éventuel durcissement des conditions financières internationales, ajoutent les administrateurs.
Sensible aux conditions de vie des Ivoiriens, le FMI a également salué la politique sociale mise en place par le gouvernement. Pour l’institution financière, ce dernier a « cherché à répercuter sur les planteurs de cacao et de café une plus grande part des cours internationaux de ces produits, tout en s’efforçant de développer les infrastructures de base, les soins de santé et les services d’éducation essentiels ». Selon les estimations du Fonds, les dépenses contribuant à la réduction de la pauvreté ont doublé entre 2012 et 2017, la couverture maladie universelle a progressé et des programmes pour améliorer la formation et l’emploi des jeunes ont été mis en place. Si la poursuite de l’assainissement budgétaire reste prioritaire, le renforcement de la politique sociale est également indispensable afin de consolider la croissance et la rendre de plus en plus inclusive.