Le magazine 60 millions de consommateurs a publié, en décembre dernier, le « Cactus de la conso 2018 : le palmarès du pire », dans lequel l’association revient sur les entreprises ayant été épinglées pour « pratiques affligeantes » au cours de l’année. Chose peu commune, l’énergéticien Engie fait partie du classement pour la seconde année consécutive.
C’est désormais un marronnier : chaque fin d’année, le magazine 60 Millions de consommateurs publie ses « Cactus de la conso », son palmarès des entreprises épinglées pour leurs « pratiques affligeantes ». Un classement non dénué « d’une dose de subjectivité », mais néanmoins établi selon une série de critères stricts, parmi lesquels, le nombre de plaintes reçues par l’association, le résultat de ses études, essais et enquêtes et « les méfaits des entreprises à l’encontre de leurs clients, révélés par des lanceurs d’alerte ou les pouvoirs publics ». Tour d’horizon des sociétés ayant fait « l’unanimité » de la rédaction en 2018.
Engie « primé » pour la seconde fois
Cette année, le « Cactus d’or » est attribué par 60 Millions de consommateurs au fournisseur de gaz et d’électricité français Engie. Pour le magazine, l’entreprise a même « franchi un palier supplémentaire en 2018 ». « On espérait du mieux, mais finalement on a eu pire », déplore la rédaction, qui rappelle sa « philosophie » : « il faut piquer pour inciter les lauréats à faire beaucoup mieux à l’avenir ». Peine perdue pour Engie, donc.
Car, fait peu commun, l’énergéticien figurait déjà dans le palmarès 2017, comme le rappelle 60 Millions de consommateurs, selon qui Engie était « déjà lauréat des pires pratiques l’an passé pour ses méthodes de démarchage ». « Dans les villes et les campagnes, écrivait la rédaction fin 2017, une armée de vendeurs à domicile a été déployée pour placer des contrats d’électricité d’Engie. Ils utilisent tous les moyens possibles, y compris le recours à l’esbroufe ».
D’après les témoignages recueillis par le magazine, les démarcheurs à domicile d’Engie font croire aux clients d’EDF que la première entreprise a racheté la seconde, ou encore que le fournisseur historique français ne s’occupe plus des particuliers et a transféré leurs contrats à Engie. Et 60 Millions de consommateurs de rappeler qu’EDF a attaqué son concurrent « pour concurrence déloyale… et gagné. Le 14 décembre (2017), la justice a condamné Engie à verser 150 000 euros de dommages et intérêts à EDF ».
« Cela va-t-il suffire à assainir les pratiques des démarcheurs ? », se demandait alors l’association. Visiblement, la réponse est non. Et l’année 2019 commence sous les pires auspices pour les consommateurs, si l’on en croit ces messages récemment publiés sur le réseau social Twitter : « Un démarcheur se revendiquant d’Engie et menaçant les gens de leur faire couper le gaz et l’électricité s’ils ne l’écoutent pas. (…) Combien de personnes crédules vont se faire avoir ? » Ou encore : « Six appels au cours de la journée, ça commence à faire beaucoup ! », se plaint un autre Twittos. « Navré pour le désagrément/la gêne occasionnée », répondent « Robert » et « Anne-Marie », les community managers d’Engie. Un peu court.
« Le palmarès du pire »
Engie n’est cependant pas la seule entreprise pointée du doigt pour avoir « failli, dérapé ou entourloupé » les consommateurs. Pour l’année 2018, le « Cactus de la défaillance » est ainsi attribué à la banque Nickel, accusée de divers dysfonctionnements ; celui du « cocktail des pires pratiques » revient au « vrai grand bazar » qu’est la plateforme Wish ; le « Cactus du scandale sanitaire » échoit à l’entreprise Lactalis, dont certaines boîtes de lait ont contaminé plusieurs dizaines de bébés à la salmonelle ; enfin, le « Cactus de la plus grosse galère » est attribué aux pouvoirs publics, coupables d’avoir fait patienter quelque 600 000 conducteurs avant d’obtenir leur carte grise.
