Le commissaire aux affaires économiques de l’UE a déclaré ce lundi 14 janvier qu’il serait « difficile » pour le bloc de s’accorder à l’unanimité sur une taxe européenne sur les géants de la haute technologie avant la date butoir de mars qu’elle s’est imposée.
S’adressant aux journalistes à Paris, Pierre Moscovici a également déclaré qu’il soumettrait à ses collègues de la Commission une proposition mettant fin au veto des gouvernements nationaux en matière fiscale, donnant à tout gouvernement le pouvoir de torpiller la proposition la moins ambitieuse en matière fiscale.
La disposition relative au veto est devenue « un obstacle » pour faire face aux défis mondiaux, a-t-il déclaré.
L’Irlande, le Danemark et la Suède s’opposent à la proposition de Pierre Moscovici concernant une directive européenne sur l’imposition du chiffre d’affaires des sociétés Internet afin de garantir que les plates-formes technologiques mondiales telles que Facebook et Google paient leur juste part.
La France a soutenu l’idée, tout comme l’Allemagne, mais cela ne suffira pas dans le système actuel.
« Il est clair que l’accord franco-allemand présenté en décembre dernier n’a pas recueilli le soutien unanime, ni le jour même ni les jours suivants. Nous devons donc présumer que, si une solution commune n’est pas impossible, il sera difficile d’y parvenir d’ici mars », a déclaré Pierre Moscovici.
Paris a fait valoir que cette mesure constituerait un succès décisif pour les principaux politiciens européens avant les élections au Parlement européen prévues en mai, dans laquelle les populistes anti-Bruxelles pourraient bien se porter.
Mais l’Irlande, qui héberge le siège européen de plusieurs géants américains de la technologie, est à la tête d’un petit groupe de pays essentiellement nordiques qui soutiennent que cette taxe punira également les entreprises européennes et attisera la colère de Washington.