Alors que la production de biens d’investissement reste dynamique, la situation est beaucoup plus sombre du côté des consommateurs. Avec seulement 0,7% de croissance en 2018, il est peu probable que 2019 soit pire.
Rebond en décembre
La production industrielle française a rebondi de 0,8% en décembre. La fabrication a augmenté de 1,1% malgré une nouvelle baisse de la production de biens de consommation durables. Le rebond n’a pas été suffisant pour éviter une baisse de 0,5% en glissement trimestriel au 4e trimestre 2018.
La production industrielle s’est contractée au cours des trois trimestres de 2018 et a terminé l’année en baisse de 1,4% par rapport à son niveau de décembre 2017. Sur l’année, la production industrielle a probablement augmenté de 0,7% (au même rythme que celui observé dans le secteur de la fabrication), bien en deçà du rythme de 2,4% atteint en 2017.
Les chiffres de la production industrielle reflètent dans une large mesure la situation de l’économie française. La production manufacturière de biens d’investissement a augmenté de 2,3% en 2018, mais cette baisse a été compensée par une baisse de la production de biens de consommation durables et de la construction, qui ont diminué respectivement de 4% et 0,4% en 2018.
Ces chiffres confirment que, tandis que les ménages limitaient leurs dépenses, les entreprises françaises continuaient d’investir grâce à des coûts de financement peu élevés, à des carnets de commandes bien remplis et à une forte utilisation de leurs capacités.
Ainsi, même la crise des gilets jaunes n’a pas freiné le taux d’utilisation élevé des capacités industrielles au quatrième trimestre, principalement grâce à la demande étrangère.
Toutefois, le niveau d’anxiété élevé observé dans les enquêtes auprès des consommateurs ces derniers mois a fait baisser la demande dans le secteur de la construction, malgré le faible niveau actuel des taux d’intérêt hypothécaires : les investissements des ménages ont diminué de 0,4% au quatrième trimestre pour la première fois depuis 2015, d’après les chiffres préliminaires du PIB pour le 4e trimestre 2018. La faiblesse de la consommation privée est également de mauvais augure pour le maintien d’une bonne dynamique de production.