L’Assemblée nationale française a commencé à discuter de ses objectifs en matière d’émissions de carbone cette semaine. Dans le cadre des nouvelles propositions, le pays se fixera comme objectif de devenir neutre en carbone pour 2050. Il s’engage également à réduire de moitié sa dépendance à l’énergie nucléaire d’ici 2035 et à fermer toutes ses centrales au charbon dans un délai de trois ans.
Des objectifs ambitieux
Les groupes écologistes disent que le projet de loi proposé est trop vague et ne va pas assez loin. Ils croient qu’il est trop tard pour réduire les émissions d’ici le milieu du siècle.
Le concept de neutralité carbone implique une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, mais en France, dans l’un des pays les plus développés de la planète – et par conséquent l’un des plus gros pollueurs -, il est difficile de trouver des moyens de neutraliser les émissions sans geler de grandes parties de l’économie. L’agriculture et l’industrie représentent une part considérable de la production économique française : une réduction des émissions dans ces régions pourrait s’avérer presque impossible.
Les puits de carbone peuvent constituer une solution possible, car ils capturent à nouveau le dioxyde de carbone envoyé dans l’atmosphère. Les puits de carbone sont, par exemple, les forêts et le sol, qui nettoient naturellement l’air. Néanmoins, il n’y a pas assez de forêts en France pour reconquérir la pollution créée. Les puits de carbone artificiels pourraient constituer une alternative viable, mais leur construction coûte de l’argent.
En fin de compte, ce projet de loi du gouvernement français vise à déclarer une urgence climatique de la même manière que la Chambre des communes du Royaume-Uni l’a fait le mois dernier. Il s’agit principalement d’un acte symbolique et se produit à un moment où l’UE n’a pas été en mesure de s’entendre sur un ensemble clair de politiques de neutralité carbone. Trois pays de l’Est ont refusé de se joindre aux discussions lors d’un sommet de l’UE la semaine dernière : la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque ont déclaré qu’ils « défendaient leurs intérêts nationaux » en refusant d’autoriser l’adoption d’un texte européen sur les objectifs en matière d’émissions de carbone.