La France a émis ce jeudi 4 juillet sa toute première obligation à 10 ans à un taux d’emprunt négatif, ce qui signifie que les investisseurs paient, plutôt que de se voir imposer, des intérêts pour le privilège de détenir une dette souveraine française, a déclaré l’agence de gestion de la dette AFT.
Dans un communiqué, l’AFT a annoncé avoir émis 9,996 milliards d’euros d’obligations à long terme, dont un peu moins de la moitié, soit 4,972 milliards d’euros, sous forme d’obligations à 10 ans à un taux de -0,13%.
L’agence a également émis 2,05 milliards d’euros de dette à 15 ans avec un coupon de +0,23% et 2,974 milliards d’euros de dette à 30 ans à +0,8%.
C’est la première fois que la France, deuxième économie de la zone euro, émet de la dette souveraine à un taux négatif. Plusieurs autres pays de la zone monétaire – notamment l’Autriche, l’Allemagne et les Pays-Bas – ont également déjà offert aux investisseurs d’acheter leurs titres.
Les taux officiels de la zone euro dans l’ensemble des 19 pays sont négatifs depuis 2014, date à laquelle la Banque centrale européenne a abaissé son taux directeur à -0,10%.
Depuis, la BCE a encore réduit le taux des dépôts à -0,40%.
Mais le président de la BCE, Mario Draghi, a laissé entendre que la situation serait plus calme le mois dernier, alors que les rendements des investisseurs sur les obligations les plus sûres d’Europe sont en baisse.
En dehors de la zone euro, la Suède et le Danemark, membres de l’UE, ont également des taux d’intérêt négatifs, de même que la Suisse.
Les pays financièrement plus faibles de la zone euro, comme la Grèce et l’Italie, doivent encore payer plus de 2% des intérêts pour trouver des acheteurs pour leurs obligations d’État.
Les analystes prévoient que les rendements en Europe continueront de baisser, le successeur de Mario Draghi à la tête de la BCE, Christine Lagarde, dirigeant du FMI, devrait renforcer la relance économique par le biais d’une réduction des taux ou d’un assouplissement quantitatif.
