La France ne ressemble plus à un canard boiteux en Europe. Et à l’inverse, cela semble être de plus en plus le sort d’Allemands tributaires des exportations.
Après une année 2018 très difficile pour le président Emmanuel Macron, la France, deuxième économie de l’union monétaire, se porte beaucoup mieux que ne l’auraient supposé la plupart des experts. Son modèle économique – qui repose moins sur les exportations que l’Allemagne – résiste mieux aux dangers d’une guerre commerciale mondiale initiée par les États-Unis. Dans le même temps, la décision du gouvernement de prendre des mesures de relance budgétaire à la fin de l’année dernière en réponse à crise des « gilets jaunes» s’est avérée être un coup de chance. Celui-ci a en effet fourni un soutien à l’économie française au moment où celle en Europe était sur le point de ralentir.
Le produit intérieur brut français a augmenté de 0,2% au cours du trimestre se terminant en juin. Bien que cela ait été légèrement inférieur aux attentes, il est similaire à celui de la zone euro dans son ensemble et est meilleur que l’Italie et l’Allemagne.
Les indicateurs pour le troisième trimestre semblent également plus forts qu’ailleurs. En juillet et août, le PMI manufacturier français – un baromètre de l’activité industrielle – était plus robuste qu’en Allemagne et dans l’ensemble de l’union monétaire.
Dans les services, c’était à peu près conforme. La Commission européenne prévoit une croissance de la production française de 1,3% cette année, contre 0,5% en Allemagne et 0,1% en Italie.