La France va réduire les impôts de plus de 10 milliards d’euros l’an prochain et l’Allemagne devrait suivre les traces de Paris avec des mesures de relance budgétaire pour relancer son économie en déclin, a déclaré le ministre français des Finances jeudi 26 septembre.
Se donner les moyens d’investir davantage
En présentant le budget français pour 2020, le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré que les dernières mesures d’assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne ont créé une opportunité pour les gouvernements qui en ont les moyens d’investir davantage.
Le 12 septembre, la BCE a abaissé les taux d’intérêt à un nouveau creux sans précédent et lancé le projet de reprise des achats d’obligations afin de réduire les coûts d’emprunt dans l’espoir de susciter une reprise et de relancer l’inflation.
« Des taux bas ne rétabliront pas la prospérité en Europe, la politique monétaire est nécessaire, mais pas suffisante », a déclaré M. Le Maire à la presse.
« L’Allemagne doit investir et investir maintenant, le plus tôt sera le mieux. N’attendons pas que la situation empire », a-t-il ajouté. Il s’agit du dernier appel d’une récente série de ce type faite au voisin allemand.
Les décideurs français sont de plus en plus frustrés par les hésitations de leurs homologues allemands sur l’opportunité de lancer un plan de relance budgétaire afin de sortir la plus grande économie d’Europe de la récession.
Les réductions d’impôts françaises de cette année, équivalant à plus de 10 milliards d’euros, s’avèrent fortuites pour la croissance française alors que l’économie mondiale s’essouffle, frappant particulièrement durement l’Allemagne dépendante des exportations.
Bruno Le Maire a déclaré que les ménages verraient leur charge fiscale réduite de 9,3 milliards d’euros l’an prochain, y compris une réduction de 5 milliards de l’impôt sur le revenu, ce qui, selon le ministre du Budget, Gérald Darmanin, bénéficierait à 95% des ménages.
Pendant ce temps, les entreprises verraient leurs impôts réduits de près d’un milliard, dans le dernier volet d’une réduction progressive du taux de l’impôt sur les sociétés sur cinq ans, passant de 33,3% à 25%.
Au début de son mandat, Emmanuel Macron avait concentré les réductions d’impôt sur les entreprises et les investisseurs dans le cadre de son programme de réformes, qui, espérait-il, stimulerait la croissance en lançant une vague d’investissements et d’activité entrepreneuriale.