Le procès impliquant le fabricant d’une pilule de perte de poids qui, selon les responsables de santé publique, pourrait être responsable de 2 000 décès, s’est ouvert cette semaine.
Cette instruction de grande envergure, qui porte sur 25 accusés et 2 600 plaignants, est centré sur Mediator, un médicament contre le diabète de type 2 qui a permis de supprimer l’appétit et qui a ensuite été prescrit comme une aide à la perte de poids.
Cependant, la pilule a provoqué une hypertension pulmonaire (hypertension artérielle dans les vaisseaux sanguins qui alimentent les poumons) et des complications cardiaques, entraînant la mort par insuffisance cardiaque et un arrêt cardiaque chez certains patients.
Le médicament a également affecté l’aorte, la plus grande artère du corps de nombreux autres utilisateurs et les a laissés dans le besoin de remplacement de la valve cardiaque.
Parmi les accusés figurent le fabricant du médicament, Servier; l’organisme français de surveillance de la toxicomanie, l’Agence nationale française de sécurité des médicaments et des produits de santé et un sénateur.
Servier est accusé de fraude, d’homicide involontaire coupable et de tromperie en mettant sur le marché une drogue réputée nocive, tandis que le service de surveillance des toxicomanies est accusé d’homicide involontaire par négligence et de blessures involontaires.
D’autres sont accusés de conflits d’intérêts illégaux et de trafic d’influence.
Mis sur le marché en 1976, Mediator a été prescrit en France pendant 33 ans avant d’être finalement interdit en 2009 en raison de ses effets secondaires.
Servier est l’un des plus grands laboratoires pharmaceutiques français, et l’affaire a soulevé des questions sur la relation apparemment intime entre les sociétés pharmaceutiques et les régulateurs.
La société a déjà versé 131,8 millions d’euros sur un total de 164,4 millions d’euros offerts à 3 732 patients le 30 août.
En juillet de l’année dernière, Servier a déclaré dans un communiqué qu’il « n’a ménagé aucun effort pour indemniser tous les patients qui ont souffert des conséquences de Mediator ».
Claude Lienhard, un avocat représentant 50 des plaignants, a déclaré que les personnes concernées seraient en mesure de témoigner lors du procès tant attendu.
« La vérité était cachée des patients, un mensonge a été créé », a déclaré l’avocat sur une station de radio locale.