Le président sortant de la Banque centrale européenne (BCE) a appelé les pays de la zone euro à s’engager en faveur d’une intégration plus poussée – un sujet controversé et divisant entre les 19 pays.
Dans une interview accordée au Financial Times au cours du week-end, le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré : « Ce qui compte, c’est de renforcer l’union (de l’euro)” et “dans certains domaines, une intégration accrue permet d’atteindre cet objectif ».
La zone euro est composée de 19 pays européens partageant la même monnaie – l’euro. Leur politique monétaire est décidée par la BCE, basée à Francfort. Cependant, leurs politiques fiscales sont décidées au niveau national – ce qui crée souvent des disparités et rend la région plus exposée aux chocs financiers.
Tandis que certains pays affirment qu’ils ont besoin de partager davantage en matière de politique budgétaire, d’autres capitales hésitent à déléguer davantage de pouvoirs aux institutions européennes, craignant de perdre le contrôle de leurs économies ou de financer des pays fortement endettés.
« Pour renforcer l’UEM (union économique et monétaire), nous avons besoin d’un budget commun pour la zone euro. Il est clair que le débat politique sur ce sujet a encore beaucoup de chemin à parcourir. Mais je suis optimiste », a déclaré Mario Draghi, soutenant un plan que le président français Emmanuel Macron avait tenté de mettre en œuvre.
Sous la conduite de la délégation française, les ministre des Finances européens ont décidé de créer un budget commun pour la zone euro plus tôt cette année. Cependant, les détails de son financement et de son ampleur restent à convenir. Néanmoins, le compromis obtenu entre les 19 capitales est beaucoup moins ambitieux que la proposition initiale du président français.
Mario Draghi a souvent reproché aux États membres de ne pas en faire assez pour soutenir l’économie de l’euro. Il a déclaré que la seule politique monétaire ne pouvait pas régler le problème de croissance moribonde et les niveaux d’inflation observés dans la région.
Il a déclaré au FT qu’un soutien accru du gouvernement “pourrait grandement aider” à réduire la pression exercée sur la banque centrale.
Mario Draghi termine son mandat de huit ans à la BCE le 31 octobre. Christine Lagarde succédera à ce dernier le 1er novembre.