Deux ans après que le président français, Emmanuel Macron, ait annoncé des réductions d’impôts pour les plus riches, des chercheurs indépendants ont déclaré qu’il n’existait aucune preuve concluante de bénéfices sur la croissance ou l’emploi.
Les opposants d’Emmanuel Macron avaient rapidement ciblé ces réductions d’impôts pour présenter ce dernier comme « président des riches ».
Emmanuel Macron a réduit le champ d’application de l’impôt sur la fortune en France pour ne couvrir que l’immobilier, plutôt que la totalité des actifs des contribuables. L’ancien banquier d’affaires a également instauré un impôt fixe de 30% sur les revenus d’intérêts, de dividendes et de gains en capital, alors qu’avant, il dépendait du taux d’imposition du contribuable, qui était souvent plus élevé dans le cas des plus riches.
L’actuel président français a vendu sa réforme avec la promesse de canaliser l’épargne sur les sociétés de financement et de rendre la France plus attrayante pour les investisseurs, au bénéfice de la croissance et de l’emploi.
Des chercheurs chargés par le gouvernement d’évaluer la réforme ont déclaré qu’ils ne disposaient pas de suffisamment de données pour déterminer si elle porterait ses fruits d’ici 2021, soit un an avant la prochaine élection présidentielle.
L’étude indique qu’en 2017, année où la réforme fiscale a été introduite par Macron, le nombre de ménages riches quittant la France est tombé à 376, soit le niveau le plus bas depuis 2004.
Ce nombre a culminé en 2014 à plus de 900 après que le président socialiste François Hollande, le prédécesseur de Macron, ait augmenté les impôts sur les riches, ce qui a entraîné un exode de ménages aisés vers des pays plus économes en impôts.
Dans le même temps, 90 gestionnaires de patrimoine interrogés par les auteurs ont indiqué que leurs clients investissaient moins dans l’immobilier et qu’ils augmentaient les revenus de dividendes dans les fonds communs de placement, ce qui aurait plus de chance de se transformer en investissement productif dans les entreprises.
Bien que la réforme profite aux ménages les plus riches, l’impact sur l’inégalité des revenus est « limité « , car les sommes en jeu sont relativement faibles comparées au niveau global de la fiscalité et des transferts d’aide sociale, indique l’étude.