Le réseau gazier français pourrait être adapté pour acheminer un mélange de gaz naturel avec 20% d’hydrogène à partir de 2030, dans le cadre des efforts visant à réduire les émissions de carbone, ont déclaré les opérateurs vendredi 15 novembre.
L’hydrogène produit de l’eau lorsqu’il brûle plutôt que du gaz à effet de serre, le CO2, offrant un carburant propre s’il est produit à partir de sources renouvelables telles que l’énergie éolienne ou solaire, plutôt que du pétrole et du gaz, source de la plupart de l’hydrogène produit à présent.
GRTgaz, GRDF, Elengy et d’autres opérateurs ont déclaré que le réseau français pourrait initialement utiliser un mélange de gaz naturel à 6% d’hydrogène. Ils ont recommandé au gouvernement de fixer un objectif de 10% d’ici 2030 et de 20% au-delà.
Les opérateurs ont déclaré lors d’une conférence à Paris que le réseau pourrait être adapté pour faire face au changement avec un coût limité.
L’Allemagne et d’autres pays européens ont également étudié l’utilisation d’un mélange de gaz naturel et d’hydrogène dans leurs réseaux afin de réduire les émissions qui réchauffent la planète.
Dans le cadre de la mise à jour de la politique de prêt à l’énergie de la Banque européenne d’investissement (BEI) négociée ce jeudi 14 novembre, le prêteur de l’UE continuera à financer les infrastructures de gaz s’il s’agit de gaz à faible émission de carbone comme l’hydrogène.
«Les nouvelles règles de prêt soutiendront le déploiement du captage et du stockage du carbone (CSC), de l’alimentation en gaz, de l’hydrogène et du biogaz. Les investissements dans l’infrastructure gazière permettront d’atteindre ces technologies qui contribueront toutes à la réalisation de l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 », a déclaré le groupe industriel Eurogas dans un communiqué.
L’adoption de l’hydrogène en tant que carburant pose encore d’importants problèmes. Le gaz peut être produit à partir de l’eau par électrolyse, mais il nécessite de grandes quantités d’électricité. Par conséquent, l’avantage est compromis par la production d’énergie produite à partir de combustibles fossiles.
La majeure partie de l’électricité française est générée par les centrales nucléaires, ce à quoi les environnementalistes s’opposent, car elles produisent des déchets radioactifs même si elles ne dégagent pas de gaz à effet de serre.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré dans un rapport publié en juin que la production d’hydrogène à partir d’énergie à faible émission de carbone restait coûteuse et que le développement d’une infrastructure facilitant son adoption progressait lentement.