Le gouvernement français a discrètement abandonné la campagne de promotion de son premier «janvier sec», une initiative britannique qui encourage les gens à s’abstenir de boire de l’alcool pendant un mois. Les viticulteurs, qui affirment que ce plan favorise « l’abstinence totale », ont poussé le président Emmanuel Macron à abandonner le plan.
La ministre de la Santé, Agnes Buzyn, a admis ce jeudi 21 novembre qu’aucune discussion sur un mois de «janvier sec», initialement prévu pour 2020, ne serait tenue avant la réunion du comité ministériel de la prévention de la santé en février.
L’annonce a été faite le même jour que l’arrivée du Beaujolais Nouveau.
« La campagne est en cours de développement », a déclaré Mme Buzyn à Franceinfo, ajoutant qu’elle devrait signer un mois de janvier sec, « mais que ce n’est pas nécessairement le format que nous choisirons. »
41 000 morts par an
Les militants anti-toxicomanie ont dénoncé le retournement de situation, qu’ils ont imputé au lobbying intense exercé par le groupe d’élus issus de l’ANEV, issu de nombreuses régions viticoles françaises.
La France a la troisième plus forte consommation d’alcool par habitant parmi les 36 membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, selon un rapport publié ce mois-ci par le club des nations riches.
L’alcool cause chaque année 41 000 décès en France, selon l’Agence française de la santé publique, qui exhorte les gens à se limiter à deux verres par jour – « et non tous les jours ».
Un janvier sec ? Non merci.
Emmanuel Macron – qui a un jour proclamé « Je bois du vin au déjeuner et au dîner ! » – aurait déclaré aux viticulteurs de Champagne plus tôt ce mois-ci que ceux-ci n’avaient rien à craindre.
« Il nous a dit : ‘Vous pouvez faire savoir aux gens qu’il n’y aura pas de mois de janvier sec’ ‘ », a déclaré Maxime Toubart, président de l’association des viticulteurs de Champagne, au site Web de l’industrie Vitisphere.
Interrogé sur ce commentaire, l’Elysée a refusé de confirmer ou d’infirmer cette information.