Le secrétaire d’État en charge du Numérique Cédric O affirme que les Français ne reculeront pas sur la taxe malgré les menaces américaines de guerre commerciale
La France va poursuivre sur sa lancée avec sa nouvelle taxe controversée sur les bénéfices des grandes entreprises technologiques telles que Google et Facebook, et ce en dépit des menaces américaines de représailles, le gouvernement jurant que ce n’est que le début d’une refonte cruciale de la réglementation des monopoles technologiques.
Cédric O, le ministre français des Affaires numériques, a déclaré au Guardian que la volonté d’Emmanuel Macron de faire payer plus cher aux entreprises, notamment Amazon et Apple, se poursuivrait, malgré les avertissements américains selon lesquels cela pourrait ouvrir un nouveau front dans la guerre commerciale internationale.
Washington a menacé de riposter avec des tarifs pouvant aller jusqu’à 100% sur les importations de produits français tels que le champagne, le fromage, les sacs à main, le rouge à lèvres et les ustensiles de cuisine d’une valeur de 2,4 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) après qu’une enquête du gouvernement américain a révélé que la nouvelle taxe sur les services numériques en France nuirait aux entreprises technologiques américaines.
Une décision sur le tarif sur les importations est attendue dans les prochaines semaines, mais le ministre Cédric O a déclaré : «Nous ne retirerons pas la taxe, c’est certain. Nous pensons que les mesures de rétorsion ne sont bonnes ni pour les États-Unis, ni pour la France, ni pour les entreprises concernées et qu’elles pourraient entraîner une réaction de l’Union européenne.»
La France va devenir la première grande économie à imposer une taxe sur les poids lourds d’Internet. Surnommée la taxe Gafa – acronyme de Google, Apple, Facebook et Amazon – la législation imposera un prélèvement de 3% sur le total des revenus annuels des plus grandes entreprises technologiques fournissant des services aux consommateurs français. Le président Macron l’a qualifiée de réponse «plus juste» aux géants de l’Internet qui sont actuellement en mesure de réaliser des bénéfices dans des pays à faible imposition comme l’Irlande et le Luxembourg, peu importe d’où proviennent les revenus. Donald Trump a qualifié cette taxe de « stupide » et a menacé de représailles. La France a fait valoir que la taxe s’adressait à toutes les entreprises technologiques et pas seulement aux entreprises américaines.
Cédric O a déclaré que la taxe, bien que « politiquement symbolique et démocratiquement importante », n’était que la pointe de l’iceberg en termes de nouvelles réglementations qui doivent être introduites à l’échelle internationale pour faire face aux puissants géants de la technologie, qui, selon lui, avaient acquis une large empreinte sur l’économie mondiale.