EDF a confirmé la fermeture d’un réacteur de sa plus ancienne centrale nucléaire. L’usine, située directement à la frontière avec l’Allemagne, a suscité de nombreuses protestations ces dernières années.
EDF a déclaré avoir achevé la fermeture d’un réacteur de sa plus ancienne centrale nucléaire de Fessenheim, près de la frontière allemande. Le deuxième et dernier réacteur de la centrale nucléaire sera arrêté le 30 juin.
La société a déclaré aux médias que la fermeture du réacteur de 900 mégawatts avait commencé vendredi 21 février à 20h30 et s’était terminée aux premières heures le samedi. L’arrêt s’est déroulé normalement, mais fut un moment émouvant pour le personnel de la salle de contrôle, selon EDF. Une centaine de personnes, dont des employés, auraient manifesté contre la fermeture.
Les autorités allemandes et suisses demandent depuis longtemps aux autorités françaises de l’énergie de fermer la centrale nucléaire vieillissante de Fessenheim, située à la frontière de la France près de l’Allemagne et de la Suisse, près de Fribourg dans le sud-ouest de l’Allemagne.
« Le moment est enfin venu », a déclaré le même vendredi à Berlin la ministre allemande de l’Environnement, Svenja Schulze, ajoutant que la fermeture de Fessenheim rendrait l’Allemagne « plus sûre ».
Mme Schulze a également déclaré que l’Allemagne continuerait de faire pression sur ses voisins pour qu’ils s’engagent à abandonner progressivement l’énergie nucléaire.
« L’énergie nucléaire n’est pas un sauveur du climat. Elle est risquée, chère et laisse des déchets radioactifs pour des milliers de générations. »
Une »étape historique »
La ministre française de l’Énergie, Elisabeth Borne, a qualifié la fermeture de « étape historique », car c’est la première fois qu’un des 58 réacteurs nucléaires français est définitivement retiré du réseau électrique du pays.
La France tire environ 75% de son électricité des centrales nucléaires, mais le parc est vieillissant. Le pays s’est fixé pour objectif de réduire sa dépendance à l’énergie nucléaire à 50% d’ici 2035 en apportant plus d’énergie renouvelable.
À la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, les responsables de l’environnement allemands ont conclu que, bien que les installations allemandes soient mieux préparées à la catastrophe que les japonaises, l’Allemagne reviendrait à une politique antérieure – brièvement renversée par Angela Merkel avant Fukushima – de fermer toutes les centrales nucléaires de environ 10 ans.
Il existe actuellement six centrales nucléaires en activité en Allemagne : Grohnde et Emsland en Basse-Saxe, Brokdorf dans le Schleswig-Holstein, Isar 2 und Grundremmingen en Bavière et Neckarwestheim 2 dans le Bade-Wurtemberg.
Les autres réacteurs en Allemagne devraient tous être fermés d’ici la fin de 2022.