L’économie de la zone euro a reculé au rythme le plus rapide jamais enregistré au premier trimestre de 2020, les mesures visant à contenir la pandémie de coronavirus ayant gelé l’activité des entreprises et des ménages, selon des chiffres publiés récemment.
Le produit intérieur brut de la zone euro a baissé de 3,8% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent, selon les premières estimations d’Eurostat. Il s’agit de la baisse la plus importante depuis le début de la série en 1995, et une baisse plus profonde que la pire de la crise financière.
La contraction de l’économie de zone euro a été pire que celle des États-Unis, où la chute a été de 1,2% en rythme trimestriel, soit 4,8% en rythme annualisé, selon les données publiées cette semaine.
Ce sombre résultat devrait rajouter de la pression sur la Banque centrale européenne pour qu’elle intensifie ses mesures pour protéger l’économie de la zone euro de toute la force de la pandémie lorsqu’elle annoncera sa dernière décision de politique monétaire. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a averti la semaine dernière les dirigeants européens que le PIB de la zone euro pourrait chuter de 15% cette année.
La France, l’Espagne et l’Italie – trois des quatre plus grandes économies du bloc – ont toutes connu une contraction trimestrielle record du PIB au cours des trois premiers mois de 2020, ont montré d’autres chiffres publiés séparément, et deux des trois sont entrés en récession.
Le PIB de la France a chuté de 5,8% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent, selon les estimations préliminaires de l’Insee, l’office national des statistiques du pays, la plus forte baisse depuis 1949.
L’économie française s’est contractée de 0,1% au dernier trimestre de 2019, ce qui signifie que le pays est désormais entré dans une récession, définie comme deux trimestres consécutifs de contraction de la production. Le PIB de l’Italie a chuté de 4,7% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent, selon les données d’Istat, l’office national des statistiques.
L’économie italienne s’était contractée de 0,3% au dernier trimestre de 2019, ce qui signifie que l’Italie est également en récession, sa quatrième en un peu plus d’une décennie. Pendant ce temps, la production intérieure brute de l’Espagne a diminué de 5,2% au cours de la même période, selon les estimations préliminaires de l’institut national de statistique INE, mettant fin à plus de six ans de croissance ininterrompue, dont la plupart était bien au-dessus du rythme de la moyenne de la zone euro. Il s’agit de la plus forte baisse depuis le début de la série en 1995.
L’économie de la région devrait encore baisser au deuxième trimestre, étant donné que la plupart des gouvernements européens n’ont commencé à imposer un confinement aux ménages et aux entreprises qu’au début de mars. La pandémie devrait déclencher la pire récession de l’économie mondiale depuis la Grande Dépression des années 30.