Le projet d’application de traçage de contacts du gouvernement français a été approuvé mercredi par la chambre basse du Parlement, ouvrant la voie au lancement ce week-end d’un outil développé indépendamment des plate-formes Apple / Google.
Les pays sont lancés dans la course au développement d’applications pour smartphones afin de contenir l’épidémie de coronavirus sous contrôle tout en rouvrant l’économie.
Le projet de l’application appelée «StopCovid» en France avait conduit à une impasse avec Apple. Apple avait refusé la demande des autorités françaises de modifier les paramètres pour permettre à leur application d’accéder au Bluetooth en arrière-plan, elle aurait dû rester donc en permanence activée.
En défendant l’application au Parlement, le ministre en charge l’a saluée comme l’incarnation du savoir-faire français, développé par des champions nationaux comme Orange et Dassault Systèmes.
« Il s’agit d’un projet français, avec l’excellence mais aussi le panache et certains diraient l’entêtement qui caractérise notre pays », a déclaré le ministre de la technologie Cedric O au législateur.
La France et la Grande-Bretagne ont décidé de conserver les données de contact dans une base de données centrale, arguant que cela faciliterait le suivi des cas suspects de coronavirus par les autorités.
Mais Apple et Google veulent que les données soient stockées sur les téléphones eux-mêmes, hors de portée du gouvernement, affirmant que cela protégerait mieux la confidentialité des utilisateurs.
« Est-ce vraiment une coïncidence si 22 pays ont utilisé l’interface Apple et Google, mais pas la France ou la Grande-Bretagne, qui sont les deux seuls pays d’Europe à avoir leur propre dissuasion nucléaire ? » affirme Cedric O.
La décision de la France de rejeter la plateforme Apple et Google n’a pas été «dogmatique», a-t-il déclaré.
«Une grande entreprise, aussi efficace soit-elle, ne doit pas dicter les choix de santé publique d’un État souverain.»
Le projet de loi, approuvé par une marge de 338-215, est maintenant transféré à la chambre haute du Sénat, dont le vote n’est pas contraignant.
Le bilan des décès dus aux coronavirus en France a augmenté de moins de 100 pour la septième journée consécutive mercredi alors que le nombre de cas confirmés n’a augmenté que modestement, indiquant que le pire de la pandémie pourrait être terminé pour le pays pour l’instant.