L’organisme de surveillance du marché français a infligé une amende de 5 millions d’euros au géant de l’énergie EDF pour avoir induit les investisseurs en erreur sur le coût du projet nucléaire de Hinkley Point C.
Les régulateurs affirment que la société énergétique publique française a diffusé de «fausses informations» sur son accord avec le gouvernement pour construire la centrale nucléaire près de Burnham-On-Sea, au Royaume-Uni.
L’AMF, l’autorité française des marchés financiers, affirme que la société a peut-être fixé le cours de l’action EDF «à un niveau anormal ou artificiel» en affirmant dans un communiqué daté d’octobre 2014 que les termes de son accord avec le gouvernement britannique étaient «inchangés» par rapport à 2013.
«Il y avait en effet eu des changements significatifs dans le plan de financement par dette garantie», selon l’AMF.
Ils ont également infligé une amende de 50 000 € à Henri Proglio, alors directeur général d’EDF, pour avoir supervisé la non-divulgation par la société des principales évolutions du contrat Hinkley Point.
L’amende a été prononcée dans un contexte de frustration en France face aux retards et dépassements de coûts «inacceptables» à Hinkley Point C, qu’EDF construit aux côtés de la société nucléaire chinoise CGN.
EDF, qui a refusé de commenter cette sanction, a mis en garde cette semaine contre un risque «élevé» de nouveaux retards du projet en raison de la pandémie de coronavirus, qui pourrait repousser la date de démarrage de Hinkley à 2027 et augmenter encore les coûts.
Le projet devait coûter 20 milliards d’euros lorsqu’il a été approuvé par le gouvernement en 2016, mais EDF estime que les coûts ont depuis grimpé entre 24 et 25 milliards d’euros.