La France assurera la gratuité de la vaccination contre le COVID-19 pour tous et a prévu d’y consacrer quelque 1,5 milliard d’euros de son budget alloué à la sécurité sociale l’année prochaine, a déclaré jeudi le Premier ministre Jean Castex.
Jean Castex, qui a dévoilé la stratégie de vaccination de la France aux côtés de plusieurs ministres de son gouvernement, a confirmé que la vaccination ne serait pas rendue obligatoire, mais a exhorté le plus grand nombre à se faire vacciner.
Le COVID-19, causé par le nouveau coronavirus, a tué plus de 1,4 million de personnes dans le monde, dont plus de 54 000 en France, et a fait dérailler l’économie mondiale.
« La remarquable mobilisation mondiale a permis le développement rapide des vaccins. Toutefois, ce délai ne signifie en aucun cas que nous avons compromis la sécurité », a déclaré le Premier ministre lors d’une réunion d’information, ajoutant qu’un vaccin distribué en France serait sûr.
« Se faire vacciner, c’est aussi protéger les autres. C’est un choix de confiance, nous devons être le plus nombreux possible à obtenir un vaccin ».
Mercredi, la Grande-Bretagne est devenue le premier pays occidental à approuver un vaccin COVID-19 du fabricant américain Pfizer et de son partenaire allemand BioNTech, en ciblant environ 800 000 doses initiales début décembre sur les personnes les plus vulnérables.
L’Union européenne s’en tient à un processus plus formel d’autorisation de mise sur le marché conditionnelle (AMC) qui, selon elle, garantit une « évaluation complète » des candidats. Elle pourrait encore voir des livraisons dans les semaines à venir après avoir fixé une date limite au 29 décembre pour décider du candidat Pfizer/BioNTech et au 12 janvier pour un vaccin développé par Moderna.
Trois étapes
Jean Castex a confirmé qu’une campagne de vaccination débuterait dans les semaines à venir, en attendant l’approbation réglementaire de l’Agence européenne des médicaments.
Le programme d’inoculation sera étalé sur trois catégories de personnes et s’étendra sur toute l’année 2021, a-t-il déclaré.
Une première phase, qui se déroulera jusqu’en février, verra l’administration de vaccins aux résidents des maisons de retraite et au personnel qui s’en occupe, soit environ un million de personnes. Une deuxième phase verrait quelque 14 millions de personnes recevoir le vaccin en fonction de leur âge et de critères médicaux, et une troisième, débutant en mars, viserait le reste de la population.
« La vaccination sera gratuite pour tous », a déclaré M. Castex. Il a confirmé que les citoyens français, représentés par le biais d’un comité dédié, les scientifiques et les associations seraient associés pour assurer que l’information sur les vaccins soit largement diffusée et comprise.
Selon un sondage Ipsos réalisé pour le Forum économique mondial, seuls 59 % des Français interrogés déclarent qu’ils accepteraient d’être vacciné contre le COVID-19 si un vaccin était disponible, contre 67 % aux États-Unis et 85 % en Grande-Bretagne.