Cybercriminalité : quand le télétravail fragilise les entreprises

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La pandémie de Covid-19 a généralisé le recours au télétravail, exposant les entreprises à de nouvelles menaces informatiques. Problème : moins d’un télétravailleur français sur quatre est équipé par son employeur en smartphone ou ordinateur portable, révèle une étude commandée par SFAM. 

1 000 milliards de dollars : c’est le coût annuel, astronomique, que fait peser la cybercriminalité sur l’économie mondiale, d’après une étude récemment publiée par l’éditeur de logiciels McAfee et le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS). Une facture qui représente 1% du PIB mondial, et qui n’a de cesse de grimper, les pertes liées aux virus informatiques et aux vols de données ayant plus que doublé en cinq ans. Et rien n’indique que la situation puisse s’améliorer à court terme, le fonds d’investissement Cybersecurity Ventures tablant, quant à lui, sur un montant de 10 000 milliards de pertes d’ici à 2025. Extravagant. 

« Le cybercrime augmente parce qu’il paie », expliquent les auteurs de l’étude, selon qui « cela peut être facile et le risque pour les cybercriminels peut être faible ». Les conséquences pour les entreprises visées sont, elles, bien réelles, les deux tiers des 1 500 sociétés interrogées concédant avoir, en 2019, fait face à au moins un incident de cybersécurité ; ce qui, au-delà des dommages en termes de réputation, les a obligées à arrêter leurs activités pendant 18 heures en moyenne. « La gravité et la fréquence des cyberattaques contre les entreprises continuent d’augmenter à mesure que les techniques évoluent », alerte Steve Grobman, directeur sécurité chez McAfee. « Et que le travail à distance s’impose », précise le spécialiste.

Etude SFAM : moins d’un Français en télétravail sur quatre est équipé par son entreprise

La pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement ont, en effet, généralisé le télétravail à travers le monde. De nouvelles pratiques qui, aussi encadrées qu’elles puissent être, n’en exposent pas moins les organisations aux cyberattaques. Dans l’urgence, les entreprises ont dû repenser leur infrastructure, conférant par exemple davantage de pouvoirs à leur Chief Security Officer (CSO), dont les missions, au premier rang desquelles la sécurisation du flux de données, se révèlent plus sensibles et transversales que jamais. La lutte et la protection contre les attaques informatiques passent aussi par des efforts renouvelés en matière de sensibilisation sur ces enjeux, souvent minorés, efforts qui doivent être déployés aussi bien auprès des collaborateurs de l’entreprise que de ses partenaires. 

Cela suffit-il ? Sans doute pas, si l’on en croit une étude commandée l’année dernière par SFAM, le leader européen de l’assurance affinitaire destinée à la téléphonie, au multimédia et aux objets connectés. Selon cette enquête menée en mars 2020, si plus de sept Français sur dix considèrent les téléphones ou ordinateurs portables comme étant « indispensables » ou « importants » dans l’exercice de leur travail, la majorité d’entre eux continuent d’utiliser leur matériel personnel dans le cadre de leurs missions professionnelles – 53% des personnes interrogées estimant que leurs propres équipements sont suffisamment performants. Plus inquiétant encore : seuls 24% des Français sont équipés d’un smartphone et d’un ordinateur fournis par leur employeur pour télé-travailler, selon l’enquête réalisée pour SFAM.

Aucune entreprise n’est à l’abri

Il y a pourtant urgence à prendre le problème à bras le corps. Massif, le recours au télétravail fait en effet craindre aux observateurs une « seconde pandémie » informatique : selon les sources, de 51% à 91% des organisations françaises auraient ainsi été attaquées au cours de l’année passée, alerte l’ingénieur Didier Hardouin sur le site Atlantico. « On n’est jamais à l’abri d’une cyberattaque (…) et ceci est valable pour toute taille d’entreprise », rappelle le spécialiste en cybersécurité, qui insiste sur le fait que « cela est d’autant plus dangereux (…) pour les petites entreprises (…), car très rapidement, selon le type d’attaques, (elles) pourraient être contraintes de fermer (…) plus rapidement ». La vigilance est donc de mise. 

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