La Haute Autorité de Santé (HAS), le régulateur sanitaire français, a déclaré vendredi qu’elle avait approuvé le vaccin contre le coronavirus développé par Moderna pour son déploiement en France, après que l’Agence européenne du médicament ait donné son feu vert cette semaine.
Alain Fischer, l’immunologiste qui coordonne la stratégie française de vaccination, a déclaré plus tôt vendredi que les premières doses du vaccin Moderna devraient arriver en France dans les prochains jours.
Le feu vert français intervient deux jours après l’approbation du vaccin Moderna par les autorités européennes, qui a également obtenu le soutien des autorités britanniques vendredi.
Le gouvernement français a été critiqué pour la lenteur de la mise en œuvre des vaccinations, qui se sont enlisées dans la paperasserie et ont laissé la France à la traîne par rapport à ses voisins européens tels que la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Moins de 50 000 personnes ont été vaccinées depuis le 27 décembre, contre des centaines de milliers en Allemagne dans le même laps de temps et plus de 1,3 million au Royaume-Uni, qui a commencé à vacciner un peu plus tôt.
« Nous voulons aller plus vite », a déclaré jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran, défendant les garanties bureaucratiques initialement imposées pour assurer un déploiement sûr, mais en précisant que les procédures seraient simplifiées.
La France a pré-commandé 200 millions de doses de différents vaccins Covid-19, plus que suffisant pour couvrir l’ensemble de sa population de 67 millions d’habitants.
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi un nouvel objectif gouvernemental d’un million d’inoculations d’ici la fin janvier.
Jean Castex a également annoncé que davantage de personnes devraient pouvoir bénéficier de la piqûre, notamment les plus de 75 ans et les personnes handicapées vivant dans des maisons de soins.
Précautions excessives
Mais le scepticisme à l’égard des vaccins en France rend la tâche du gouvernement plus difficile.
Seuls 40 % des Français veulent se faire vacciner, contre 77 % en Grande-Bretagne, selon un sondage d’opinion réalisé la semaine dernière par Ipsos Global Advisor en partenariat avec le Forum économique mondial.
Une campagne de vaccination lente risque de compromettre la reprise de la France après un marasme économique sans précédent en temps de paix.
La semaine dernière, l’Académie nationale de médecine française a déclaré que le gouvernement prenait des « précautions excessives ». Les responsables du gouvernement ont déclaré que la vaccination dans les maisons de soins était complexe sur le plan logistique.