Comme pour les autres pays européens, la deuxième vague du coronavirus a eu et continue d’avoir un impact important sur l’économie française.
Le nouveau confinement strict mis en place en novembre avec la fermeture des commerces et des restrictions drastiques de mobilité, ainsi que les restrictions sévères imposées en décembre, ont entraîné une baisse de 1,3 % du PIB au quatrième trimestre 2020, faisant passer l’économie 5 % en dessous de son niveau d’avant-crise. Finalement, sur l’ensemble de l’année 2020, le PIB a reculé de 8,2%, une baisse historique pour la France et bien plus forte que celle observée en moyenne dans la zone euro. Dans le même temps, grâce aux fortes mesures de soutien mises en place par le gouvernement, dont le dispositif de chômage partiel, l’emploi n’a que peu reculé sur l’année (-1,1%) et le pouvoir d’achat des ménages a été préservé.
Stagnation attendue au premier trimestre
Pour le début de l’année 2021, les perspectives restent peu optimistes. Depuis le début de l’année, et contrairement à l’Allemagne ou aux Pays-Bas, la France a pu éviter une nouvelle fermeture de magasins et d’écoles, mais les restrictions restent très importantes et continuent d’augmenter en raison d’une situation sanitaire loin d’être totalement maîtrisée. En particulier, le couvre-feu de 18 heures, la fermeture des grands centres commerciaux, des bars, des restaurants, des remontées mécaniques, des lieux de loisirs et de culture ont un impact important sur l’activité économique, et principalement sur le secteur des services. La consommation des ménages reste largement entravée. Et les nouvelles restrictions, y compris les fermetures le week-end, qui sont en place depuis la fin février dans certaines villes, laissent peu d’espoir que la situation s’améliore d’ici la fin mars.
Heureusement, les secteurs de l’industrie et de la construction sont moins sensibles aux restrictions qu’ils ne l’étaient lors du premier confinement et peuvent servir de moteur à l’économie française. Ainsi, la production industrielle s’est fortement redressée en janvier, affichant une croissance mensuelle de 3,3 %, bien que toujours inférieure de 1,7 % à son niveau d’avant-crise (février 2020). Le secteur de la construction est en très bonne position, affichant une hausse de 4,4% en janvier par rapport à son niveau d’avant-crise. Les indicateurs du climat des affaires et du PMI dans l’industrie étant orientés dans la bonne direction, l’industrie devrait continuer à tirer l’économie française tout au long du premier trimestre. Toutefois, cela ne permettra pas de compenser entièrement les effets négatifs des restrictions sur le secteur des services.
Pour l’ensemble du 1er trimestre, l’activité économique en France devrait stagner à environ 5% en dessous de son niveau d’avant-crise. Les économistes d’ING Direct prévoient un taux de croissance du PIB de 0 % en glissement trimestriel pour les trois premiers mois de l’année.