Malgré la crise, les entreprises ne renoncent pas à se développer à l’international

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La crise économique et sanitaire n’a pas mis un terme à la volonté des entreprises de se développer à l’international. Bien au contraire, beaucoup, comme Indexia Group ou le groupe Larbaletier, y voient une source de croissance supplémentaire sur laquelle compter en ces temps incertains. Face aux difficultés qui peuvent survenir, les entreprises peuvent bénéficier d’appuis publics pour favoriser leur développement international.

Le développement à l’étranger reste perçu comme stratégique par les entreprises

La crise sanitaire n’a pas été l’occasion d’un repli sur soi de la part des entreprises. Bien au contraire, si l’on en croit une étude Argyle Advisory et Globalization Partners menée auprès de 166 directeurs financiers de grandes entreprises, au chiffre d’affaires supérieur à 500 millions de dollars. A la question « La stratégie à long terme de votre organisation prévoit-elle une expansion potentielle (ou en cours) dans des pays où vous n’opérez pas actuellement ? », la totalité des personnes interrogées à répondu par l’affirmative. Le développement international serait-il perçu comme une réponse stratégique à la crise ? Pour 49,7% des répondants, s’étendre à l’international permettrait de capturer des parts de marché, et pour 44,8%, d’accroître sa présence commerciale. Et la crise a pu accélérer les choses : face au repli du marché français, se développer à l’international est perçu comme une source de croissance potentielle. Et pas seulement pour les grands groupes : « Cela fait environ trois ans que nous prospectons en Russie. Le Covid a accéléré les choses en nous incitant à chercher de nouveaux débouchés », confirme Christelle Choiselat, directrice générale du groupe Larbaletier, entreprise de 135 salariés spécialisée dans l’agencement de magasins. Dans les Alpes-Maritimes, la société de 15 salariés Exopolis conçoit un logiciel d’organisation de salons virtuels. Elle prévoit de créer une antenne en Inde cette année. La startup Stimshop, spécialisée dans une technologie de signal ultrason permettant d’échanger des données, compte 5 salariés. Face à l’arrêt des programmes d’innovation en France, son cofondateur Dominique Palacci a créé une filiale à Singapour : « Nous ne sommes pas sortis de l’auberge, mais nous avons un avenir là-bas », espère-t-il.

En particulier, un recentrement vers l’Europe

Mais nul besoin de partir à l’autre bout du monde pour envisager le développement de son activité à l’étranger. « On observe aujourd’hui un glissement des projets d’internationalisation de certains pays (États-Unis ou pays d’Asie) vers des pays plus simples à prospecter à distance, avec notamment un resserrement sur l’Europe où l’on peut se déplacer désormais », explique Eric Morand, directeur des services tech, industrie et startup chez Business France. La zone rhénane, au carrefour de l’Allemagne, de la Suisse et de la France, pourrait voir de nombreuses entreprises s’y installer, et bénéficier de son écosystème central particulièrement bien desservi par les voies de communications. Une carte à jouer pour les entreprises françaises dans l’événementiel par exemple : « Réinventer la manière de vivre des événements sera un enjeu de taille », rappelle Martin Gramling, Head of the Tech & Services Department en Allemagne pour Business France.  La région accueille en effet de nombreux salons, aujourd’hui amputés de leurs revenus. Des opportunités existent également dans le secteur de la tech. La société d’assurances affinitaires SFAM créée par Sadri Fegaier envisage ainsi de se développer en Europe, en particulier dans la région ibérique et en Allemagne. Pour soutenir son développement, l’entreprise créée par Sadri Fegaier s’appelle désormais Indexia Group. Un changement de nom « pour accompagner ses nouvelles ambitions et incarner son nouveau positionnement ». Indexia Group envisage de recruter 1000 collaborateurs en 2021, dont la moitié à l’étranger. De quoi conforter sa place de leader européen de l’assurance affinitaire pour les smartphones et le multimédias.

Un développement soutenu par la France

Les entreprises voient donc dans l’internationalisation un potentiel de croissance supplémentaire. Pourtant, il n’est pas toujours simple de franchir le pas de l’installation à l’international. Pour Guillaume Bruniquel, responsable export de Sherpa Engineering, « toute décision de développement à l’international est difficile à prendre car elle implique des gains potentiels mais aussi de vrais risques ». Pour accompagner les entreprises face à ces risques, la France a mis en place une série de dispositifs. Sherpa Engineering a ainsi bénéficié de l’aide de BPI France et de son dispositif d’Assurance Prospection : « Ce contrat d’Assurance Prospection devrait permettre de renforcer notre partenariat au Japon. Nous souhaitons également accélérer notre développement en Chine via un dispositif de portage salarial avec, à terme, la création d’une filiale », se félicite Guillaume Bruniquel. Très concrètement, l’entreprise a perçu une avance de trésorerie sans laquelle toute prospection commerciale aurait été impossible. Pour Christophe Lecourtier, Directeur général de Business France, « Dans un contexte mondial de crise sanitaire et économique, nos entreprises tricolores maintiennent leur activité à l’international. Notre mission est de les accompagner, de les soutenir, de les informer sur des marchés mouvants ». Grâce à la Team France Export, qui rassemble les acteurs publics au service de l’internationalisation des entreprises, Business France accompagne les entreprises dans leur projet d’installation à l’international, grâce à 1000 conseillers dont 750 à l’international.

 

 

 

 

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