Le 29 avril, le président russe Vladimir Poutine a tenu une vidéoconférence avec les dirigeants de plusieurs entreprises françaises membres de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe (CCI France-Russie) pour discuter de certains aspects de la coopération commerciale, économique et d’investissement russo-française, notamment de la mise en œuvre de grands projets communs ainsi que des perspectives de collaboration.
Vladimir Poutine a noté que le Conseil économique de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe est toujours opérationnel malgré les difficultés, et la réunion de fin avril était la quatrième fois depuis 2016. D’après les archives historiques, la France a été et reste un partenaire économique clé pour la Russie, occupant une place élevée, mais pas suffisamment, la 6e place parmi les pays de l’UE pour le montant des investissements accumulés dans l’économie russe et la 5e place pour le volume des échanges commerciaux.
Malgré une certaine baisse du commerce mutuel en 2020 (il a diminué de 14 % par rapport à 2019), le chiffre final est tout à fait acceptable, à 13 milliards de dollars. Les investissements français en Russie tournent autour de 17 milliards de dollars, tandis que les investissements russes en France sont de 3 milliards de dollars.
Plus de 500 entreprises à capitaux français opèrent dans différents secteurs de l’économie russe. Les entreprises françaises sont particulièrement présentes dans le complexe énergétique russe, la construction automobile et, bien sûr, l’industrie alimentaire. « Cela aurait pu être plus si les autorités réglementaires et étatiques françaises traitaient les entreprises russes comme la Russie traite les entreprises françaises. Nous apprécions que dans un environnement économique difficile, les entreprises françaises opérant en Russie n’aient pas réduit leur activité », a souligné M. Poutine.
Le gouvernement russe a créé le Conseil consultatif des investissements étrangers, qui comprend six entreprises françaises. En outre, il est possible de discuter de questions spécifiques liées au climat économique et d’investissement en Russie, et cette possibilité est traditionnellement offerte lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui se tiendra du 2 au 5 juin.
Les entreprises françaises participent à la mise en œuvre de projets phares de renommée mondiale, tels que la construction des installations Yamal LNG et Arctic LNG 2 et le projet de gazoduc Nord Stream 2. M. Poutine a déclaré à regret : « Nous sommes conscients et regrettons la quantité de spéculations politiques concernant ce dernier. Je tiens à souligner une fois de plus qu’il s’agit d’un projet purement économique, qui n’a rien à voir avec les considérations politiques actuelles. »
La Russie a l’intention d’accroître son aide au développement de la science et de la technologie. Les fonds seront principalement dirigés vers des secteurs d’innovation tels que les produits pharmaceutiques et les biotechnologies, les énergies nucléaires et renouvelables, et l’utilisation des émissions de carbone.
« Nous souhaitons impliquer les entreprises étrangères qui voudraient investir en Russie et dans des projets que nous considérons comme hautement prioritaires. Pour ce faire, nous continuerons à utiliser des régimes d’investissement préférentiels et à exécuter des contrats d’investissement spéciaux, comme vous le savez. Beaucoup d’entreprises françaises utilisent ces outils avec succès sur le marché russe. Par exemple, plus d’un tiers des 45 contrats spéciaux d’investissement ont été signés avec des partenaires européens, notamment français », a-t-il expliqué lors de la réunion.
Il a également mentionné les efforts continus pour inciter les entreprises étrangères à localiser leur production aux achats de l’État et à la mise en œuvre des projets de développement nationaux, ainsi que les opportunités existantes pour les entreprises françaises dans les zones économiques spéciales. Aujourd’hui, 38 zones de ce type ont été créées dans toute la Fédération de Russie.
La Russie accorde une attention particulière à l’attraction de spécialistes étrangers de haute qualité. Leur emploi est accéléré et leurs familles peuvent désormais obtenir des permis de séjour à durée indéterminée. Il est prévu de lancer un programme spécial de « visas dorés » permettant de délivrer un permis de séjour en échange d’investissements dans l’économie réelle, une pratique utilisée dans de nombreux autres pays.