L’Égypte accepte d’acheter 30 avions de combat Rafale à la France. La vente se fera par l’intermédiaire de la société française Dassault.
Selon le ministère égyptien de la défense, les fonds destinés à financer cet achat seront obtenus par un prêt sur dix ans. Toutefois, ni le montant de ce prêt ni les autres détails de cette transaction commerciale n’ont été divulgués par les autorités.
Paris voit dans cette transaction l’occasion de remettre les avions de combat français sur la carte commerciale. Cette stratégie vise à relancer les contrats de vente des avions français Rafale, après plusieurs années de faibles ventes.
« Je me réjouis de la vente de 30 Rafale à l’Egypte, un partenaire stratégique. Ce succès à l’export est crucial pour notre souveraineté et le maintien de 7000 emplois industriels en France pendant 3 ans », a tweeté la ministre française des Armées, Florence Parly.
Cependant, si cette transaction réjouit les autorités françaises et égyptiennes, elle ne semble pas rassurer les organisations de défense des droits de l’homme. Ces organismes avaient accusé le président Emmanuel Macron de ne pas faire assez pour lutter contre les violations des droits de l’homme en Égypte et avaient demandé à la France de cesser de vendre des armes au Caire pour faire pression sur le maréchal Abdel Fattah al-Sissi.
L’année dernière, le dirigeant français avait indiqué qu’il ne conditionnerait pas son partenariat avec Le Caire au respect des droits de l’homme ; une décision motivée entre autres par l’allié stratégique que représente l’Égypte dans la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord.
Il est à noter que l’officialisation de cette nouvelle transactaion intervient quelques heures après les révélations du site d’investigation français Disclose. Selon le média, trois accords ont été signés en secret le 26 avril 2021 entre les deux pays. Le premier, d’une valeur de 3,75 milliards d’euros, porte sur l’achat de trente avions Rafale, tandis que les deux autres concernent l’achat de missiles et d’autres équipements pour un montant de 200 millions d’euros.
« Selon ce document à l’en-tête du ministère français de l’Économie et du ministère égyptien de la Défense, consulté par Disclose, les paiements se feront principalement à crédit. Surendetté, l’État égyptien a obtenu un prêt garanti par la France à hauteur de 85%. En d’autres termes, le Trésor public s’est porté garant de plusieurs banques françaises – Crédit Agricole, Société Générale, BNP et CIC – pour permettre au maréchal Sissi de conclure le transfert d’armes », précise Disclose.
Pour l’instant, ces détails n’ont pas encore été confirmés par les autorités des deux pays concernés.