Le gouvernement accorde une aide de 100 euros aux bas salaires pour endiguer le mécontentement croissant

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Le Premier ministre dévoile un « paiement unique pour l’inflation » et le gel des prix de l’essence pour 2022.

La France a annoncé une aide de 100 euros pour les personnes ayant des revenus faibles à moyens et a promis de geler les prix de l’essence pour tenter de contenir la colère croissante suscitée par les prix record du carburant et l’augmentation du coût de la vie.

« Nous voulons évidemment protéger les Français, surtout ceux qui travaillent dur et qui subissent de plein fouet ces hausses de prix », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Le Premier ministre, Jean Castex, a déclaré que le « paiement unique de l’inflation » serait accordé à tous ceux qui gagnent moins de 2 000 euros nets par mois, notamment les travailleurs du secteur privé et public, les indépendants, les demandeurs d’emploi et les retraités. La distribution de l’argent commencerait à la fin du mois de décembre.

Jean Castex a déclaré que cette mesure toucherait environ 38 millions de personnes et que les prix de l’essence seraient également « gelés pour toute l’année 2022 ».

La flambée mondiale des prix du pétrole et du gaz – causée par une augmentation de la demande et une pénurie de l’offre – a fait grimper les prix à la pompe et dans les foyers. Elle est ressentie avec acuité en France, notamment dans les zones rurales et à la périphérie des villes, où les gens dépendent de leur voiture.

La colère des Français menace de faire dérailler la campagne de réélection attendue d’Emmanuel Macron en avril prochain – en particulier si les électeurs à faibles revenus recommencent à dépeindre le dirigeant français comme un « président des riches » déconnecté du coût de la vie au quotidien.

Macron avait commencé à se débarrasser de ces accusations grâce à sa gestion de la crise du Covid et aux subventions du gouvernement français pour maintenir les entreprises à flot. Mais les députés ont mis en garde contre la colère croissante sur le terrain et la nécessité d’essayer de compenser l’impact de la crise énergétique mondiale.

M. Macron espérait ramener l’opinion publique vers l’économie pour contrer les discours sur l’identité nationale et l’immigration tenus par Eric Zemmour, candidat potentiel à l’élection présidentielle, ainsi que par le parti d’extrême droite Rassemblement national de Marine Le Pen.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait vanté le « succès » économique du gouvernement, à savoir la hausse de la croissance et la création d’emplois, couplées à des réductions d’impôts, arguant que le pouvoir d’achat avait augmenté au cours des quatre dernières années.

Mais les électeurs français, frappés par la hausse des prix, ne l’ont pas vu de la même façon. Un sondage réalisé par Elabe cette semaine a révélé que le pouvoir d’achat était la question numéro un pour décider du vote des citoyens lors de l’élection présidentielle.

Cette distribution d’argent public intervient juste avant le troisième anniversaire des manifestations antigouvernementales des gilets jaunes, qui ont commencé à l’automne 2018 comme une révolte des automobilistes contre la taxe sur les carburants. Le week-end dernier, de petites manifestations ont été organisées par les gilets jaunes sur des ronds-points dans certaines zones rurales et petites villes. Le gouvernement tient à éviter que cela ne dégénère en blocages de carburant ou en marches de rue de plus en plus nombreuses.

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