La cinquième vague de Covid-19 va-t-elle s’accompagner d’une vague d’annulation en chaîne des déplacements pour les fêtes de fin d’année ? La découverte à nos portes d’un nouveau variant d’origine sud-africaine a altéré l’espoir de retrouver la libre circulation dont nous jouissions avant la pandémie. Le risque d’être contaminé en avion restant infime, l’exposition au virus et les restrictions sanitaires des pays visités apparaissent aujourd’hui comme les principaux critères pour se déplacer à l’étranger.
Alors que le transport aérien commençait à reprendre toute son envergure et à retrouver ses niveaux d’activités d’avant la crise sanitaire, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de tirer la sonnette d’alarme en alertant sur le risque « très élevé » à l’échelle mondiale représenté par le variant Omicron, considéré comme plus résistant et plus contagieux que le variant delta. En France, huit patients pourraient en être déjà porteurs, selon la Direction générale de la santé. Conséquences en chaîne : le monde semble déjà se refermer, à l’image par exemple du Japon qui bloque ses frontières aux étrangers ou encore de l’Australie qui renonce à les rouvrir à certaines catégories de population (travailleurs qualifiés et étudiants).
Pour autant, certains économistes demeurent optimistes : si Omicron devait entrainer quelques secousses dans les déplacements internationaux, il ne devrait pas entamer durablement la reprise économique dans son ensemble. C’est en tout cas l’avis de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, qui note que les impacts économiques décroissent avec le temps au fil des regains épidémiques et des avancées scientifiques. La « panique » provoquée par les premières vagues, liée notamment à la méconnaissance du virus par les populations, a laissé place à une approche plus rationnelle de la situation par les autorités politiques et du côté des citoyens à une meilleure anticipation des difficultés à surmonter pour voyager en toute sécurité.
Transport aérien : un cas potentiel pour 27 millions de voyageurs
Contraints en 2020 de reporter ou d’annuler leurs déplacements en avion du fait des confinements ou fermetures de frontières, les voyageurs ont su tirer les leçons de la crise et développer une meilleure appréhension des risques. En octobre 2020, la très prestigieuse université américaine Harvard publiait un rapport révélant la quasi-inexistence de risques sanitaires lors d’un vol, à partir du moment où les protocoles sanitaires (port du masque, utilisation de gel hydroalcoolique) sont respectés. En effet, le recyclage de l’air, optimal dans un avion, réduit considérablement les possibilités de transmission du virus. D’après cette étude, « plus de 99% des particules contenant le virus sont retirées de l’air des cabines » grâce à la ventilation.
Des chiffres corroborés par un autre rapport réalisé par l’Association du transport aérien international (IATA) fin 2020 qui a répertorié 44 cas susceptibles d’avoir contracté le Covid-19 lors d’un vol sur un total de 1,2 milliard de passagers, « soit un cas potentiel pour 27 millions de voyageurs », précise David Powell, conseiller médical chez IATA. Si l’avion reste l’un des moyens de transport les plus sûrs concernant la protection face au Covid aux yeux des scientifiques, l’Institut Pasteur pointe du doigt de son côté le risque de contamination « à destination », c’est-à-dire le risque de « rapporter » le virus en France. Par exemple, 33,9% des cas qui ont déclaré avoir voyagé à l’étranger étaient allés en Espagne, où le variant Delta (pendant la période d’étude) circulait activement.
L’important, c’est le chemin… sauf pour les déplacements en avion par temps de Covid, déplacements pour lesquels le lieu d’arrivée reste le critère numéro un pour évaluer le risque sanitaire. La question porte donc en priorité sur la destination du vol. Le pays est-il exposé au virus, et si oui, à quel variant ? Et surtout, applique-t-il des mesures sanitaires strictes (isolement des cas-contacts, pass sanitaire, couvre-feux, confinement etc.) à la hauteur de la circulation du virus ?