La hausse de 0,9% de la production industrielle en France en octobre a été portée presque exclusivement par la construction aéronautique et spatiale. C’est une bonne nouvelle pour ce secteur, fortement impacté par la crise sanitaire. Mais il est difficile de parler d’une forte reprise de la croissance dans l’ensemble de l’industrie, et la situation sanitaire fait craindre un nouveau ralentissement.
Après une chute en septembre, la production industrielle française a rebondi de 0,9 % en octobre. La production industrielle est toujours inférieure de 4,5 % à son niveau d’avant-crise (-5,3 % pour l’industrie manufacturière). Le rebond d’octobre est en grande partie imputable à une forte hausse de la production des autres matériels de transport (hors automobiles), qui a augmenté de 13,9 % en un mois, grâce à la construction aéronautique. Toutefois, ce secteur reste fortement impacté par le coronavirus, avec une production toujours inférieure de 19,6 % à son niveau de février 2020, comme c’est également le cas pour la production automobile (-29,9 % par rapport à son niveau d’avant-crise). Compte tenu du niveau extrêmement bas de la production dans ces secteurs, la hausse enregistrée en octobre est une bonne nouvelle. Mais il reste à voir si cela va durer.
D’une manière générale, un rebond de la production industrielle était attendu en octobre, compte tenu de la hausse des indicateurs du climat des affaires et des PMI. Toutefois, le rebond n’étant dû qu’au matériel de transport, il est difficile de parler d’une reprise générale de l’industrie.
Faiblesse à prévoir pour l’avenir
Ces évolutions ne remettent pas en cause la reprise de l’économie française, mais elles sont notables à l’heure où l’on assiste à une nouvelle vague du virus et à l’émergence de la variante Omicron. En effet, la situation sanitaire actuelle risque de ralentir à nouveau l’économie française. Les nouvelles restrictions aux voyages internationaux ne sont pas une bonne nouvelle pour la production aéronautique française et, avec le ralentissement attendu de la croissance mondiale, la croissance de la production industrielle pourrait ralentir dans les prochains mois. En outre, la situation sanitaire pourrait bien entraîner une baisse de la confiance des consommateurs et un comportement plus prudent, ce qui aurait un impact sur la consommation. Même sans nouvelles restrictions, la croissance économique ralentira probablement plus que ce que prévoit le consensus au quatrième trimestre 2021 et au premier trimestre 2022.
Cela nous amène à réviser à la baisse nos prévisions de croissance pour ces deux trimestres à 0,5 % et 0,4 %, respectivement, contre 3,0 % au troisième trimestre 2021. Si la situation sanitaire devait encore se détériorer à cause d’Omicron, et que de nouvelles mesures restrictives fortes étaient mises en place, la croissance pourrait s’arrêter. Néanmoins, nous restons optimistes pour 2022 et pensons que tout ralentissement de la croissance sera suivi d’une forte reprise, comme observé lors des vagues précédentes. Nous prévoyons donc une croissance autour de 4% en 2022, un très bon résultat sachant que la France a été l’un des premiers grands pays européens à retrouver son niveau d’activité d’avant-crise.
