Les actions du groupe public chutent de 23 % après que Paris a déclaré qu’il devait supporter les coûts de la protection des consommateurs.
L’action EDF a chuté de plus de 20 % vendredi après que le groupe énergétique français a prévenu qu’une mesure prise par l’État pour limiter l’impact de la flambée des prix de l’électricité sur les consommateurs lui coûterait jusqu’à 8,4 milliards d’euros, et a prolongé les pannes de plusieurs centrales nucléaires.
Le gouvernement s’était engagé à ce que la hausse des factures d’électricité des ménages soit plafonnée à 4 % cette année, malgré une flambée sans précédent des prix de gros de l’énergie, et a déclaré jeudi qu’EDF en assumerait la majeure partie.
EDF devrait augmenter le volume d’énergie nucléaire qu’elle vend aux fournisseurs concurrents à un prix actuellement fixé bien en dessous des taux du marché, a déclaré le ministère de l’énergie et de l’environnement du pays.
Les actions de la société, qui a également revu à la baisse ses prévisions d’endettement et de bénéfices pour 2022, ont chuté de 23 % dans les premiers échanges vendredi.
Le groupe pourrait maintenant devoir lever des capitaux pour contrer ce coup dur, selon les analystes.
EDF, qui s’efforce de réduire sa dette élevée et de dégager des fonds pour investir dans les énergies renouvelables et se préparer à une nouvelle phase de mise en service de réacteurs nucléaires français, a déclaré qu’elle « envisagerait des mesures appropriées pour renforcer sa structure de bilan et toute mesure visant à protéger ses intérêts ».
La France a été épargnée par les hausses de prix observées dans d’autres pays européens en raison de la flambée des prix du gaz, en partie grâce à son approvisionnement en énergie nucléaire fourni par EDF, bien que le gouvernement ait mis en place une aide pour certains ménages à faibles revenus. La réduction de la taxe sur l’électricité a déjà coûté environ 8 milliards d’euros à l’État.
Pour atténuer le choc pour l’entreprise, le prix fixe auquel elle vend à ses concurrents sera légèrement augmenté, passant de 42 à 46,2 euros par mégawattheure. Toutefois, le groupe a déclaré que les mesures gouvernementales pourraient affecter les bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement de 7,7 à 8,4 milliards d’euros sur la base des prix du marché en décembre et janvier.