Le président français présente sa vision de l’éolien en mer, mais le lobby du vent estime que l’objectif de 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050 n’est pas suffisant.
Le président de la République française a annoncé son ambition de créer 40 GW de capacité offshore pour la France à partir de 50 parcs éoliens d’ici 2050.
Le pays ne dispose actuellement que de 2 MW de capacité éolienne en mer opérationnelle, des recours juridiques retardant des projets qui avaient été initialement attribués il y a dix ans.
Le président français a promis que, pour atteindre cet objectif, il créerait des emplois et des investissements dans tout le pays et qu’il écouterait ceux qui s’opposent aux nouveaux projets, en particulier le secteur de la pêche.
M. Macron a exposé sa vision de l’avenir énergétique du pays dans un discours prononcé lors d’un déplacement à Belfort, dans l’est de la France, la semaine dernière.
Il a déclaré que le premier des 50 parcs éoliens offshore envisagés par le gouvernement – le projet de 480 MW de Saint-Nazaire (Parc du Banc de Guérande) serait opérationnel au large des côtes de Saint-Nazaire cette année.
Les usines de Saint-Nazaire, du Havre et de Cherbourg fourniront les équipements et la main-d’œuvre afin que l’introduction de l’éolien en mer s’accompagne « de créations d’emplois sur l’ensemble de notre territoire », a déclaré M. Macron.
Afin d’atteindre l’échelle requise, le président a déclaré que la France doit prêter attention à la planification et au développement des sites potentiels en mer.
Mais M. Macron a précisé que cela devait se faire en concertation avec toutes les parties prenantes – « en particulier nos pêcheurs ».
L’année dernière, le projet éolien offshore d’Iberdrola au large des côtes bretonnes s’est heurté aux objections des pêcheurs français de coquilles Saint-Jacques, des groupes environnementaux et des politiciens locaux, qui ont affirmé qu’il endommagerait l’écosystème et entraînerait des pertes d’emplois.
M. Macron a déclaré que les controverses sur les nouveaux parcs éoliens étaient souvent dues au fait que la construction des projets prenait trop de temps ou que la consultation des parties prenantes n’était pas faite correctement.
Il a ajouté : « Nous devons prendre en compte toutes les parties prenantes – les enjeux paysagers, les intérêts des pêcheurs, les enjeux de biodiversité – pour réussir à préserver nos ressources halieutiques, nos activités, nos écosystèmes marins et le développement des énergies renouvelables contribuant à la transition énergétique. »
Mais les propositions ne vont pas assez loin pour l’association française de l’énergie éolienne, France Energie Eolienne (FEE).
Anne-Catherine de Tourtier, présidente de FEE, a déclaré : « Si les propositions sur l’éolien en mer font preuve de volontarisme, notamment sur la méthode, les volumes et le rythme proposés pour l’éolien terrestre sont clairement en décalage avec les besoins de notre pays. »
Elle ajoute : « Dans ces conditions, cette trajectoire ne permettrait pas, à court ou moyen terme, de protéger les Français des chocs énergétiques, ni d’assurer, dans un temps maîtrisé, le niveau de sécurité et d’indépendance énergétique qu’un pays comme la France doit maintenir. »
Onshore
Dans son discours, Emmanuel Macron a également abordé l’ambition de doubler la capacité onshore de la France de 18,5GW d’ici 2050.
Emmanuel Macron a déclaré que cela aussi serait réalisé en consultation avec les communautés concernées et que les parcs éoliens terrestres seraient répartis dans tout le pays.