La France et l’Allemagne ont connu une baisse plus importante que prévu de la confiance des consommateurs ce mois-ci, en raison de la hausse de l’inflation et de l’inquiétude suscitée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, selon des enquêtes réalisées mardi.
La Banque centrale européenne insiste sur le fait que la zone euro peut éviter la récession, mais l’effondrement du moral des consommateurs dans ses deux principales économies constitue un revers. L’Italie, troisième économie mondiale, devrait revoir à la baisse ses objectifs de croissance, selon des sources à Rome.
En Allemagne, l’institut GfK a déclaré que son indice du moral des consommateurs, basé sur une enquête auprès d’environ 2 000 personnes, a chuté à -15,5 points à l’approche du mois d’avril, contre un indice révisé de -8,5 points un mois plus tôt et le plus bas depuis février 2021.
« En février, l’espoir était encore grand de voir le moral des consommateurs se redresser avec l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie. Cependant, la guerre en Ukraine a fait s’envoler ces espoirs », a déclaré Rolf Buerkl, expert en consommation de GfK, dans un communiqué.
Les économistes interrogés par Reuters avaient en moyenne anticipé une baisse de l’indice à -14,0.
En France, l’Insee a annoncé que son indice de confiance des consommateurs était tombé à 91 points contre 97 en février, ce qui est inférieur aux attentes des économistes interrogés par Reuters qui tablaient sur 94 et constitue le pire chiffre global depuis février 2021.
« Une chute de cette ampleur est rare », commentent les analystes de BNP dans une note qui observe que des baisses mensuelles plus marquées ne s’étaient produites auparavant qu’autour de la récession de 1993 et du verrouillage de 2020.
Pas de rebond pré-électoral
Le résultat va également à l’encontre de la tendance à l’amélioration habituellement observée à l’approche des élections présidentielles, lorsque l’optimisme augmente quant à la possibilité qu’un nouvel ordre politique se traduise par une amélioration du niveau de vie.
En prévision des élections françaises du mois prochain, le gouvernement a mis en place un ensemble de mesures d’une valeur de 25 milliards d’euros (27 milliards de dollars) afin de réduire la douleur liée aux prix élevés de l’énergie et à l’inflation.
Mais cela n’a guère contribué à apaiser les craintes d’inflation, la proportion de ménages s’attendant à une hausse de l’inflation ayant bondi de 50 points pour atteindre son niveau le plus élevé depuis le début de l’enquête de l’INSEE en 1972.