L’économie française ne progressera que de 0,2 % au deuxième trimestre après avoir stagné au début de l’année, les entreprises ayant de plus en plus de difficultés à s’approvisionner à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a déclaré la Banque de France.
La proportion d’entreprises industrielles signalant des problèmes d’approvisionnement affectant leur production a atteint 65 % dans l’enquête mensuelle de la banque centrale, soit le chiffre le plus élevé depuis le début de cette mesure il y a un an. Si la proportion a légèrement baissé dans la construction, plus de la moitié des entreprises de ce secteur ont encore des problèmes.
La croissance « modérée » attendue par la Banque de France sera principalement due au rattrapage par le secteur des services de la morosité du début de l’année due à un pic d’infections Covid. Selon l’enquête menée auprès de quelque 8 500 entreprises, l’activité dans l’industrie est restée stable en avril et progressera moins que dans les services en mai.
« Il y a une certaine résilience de l’économie française qui fait que nous avons une prévision de croissance modérée mais positive au deuxième trimestre », a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, sur la radio France Inter. « Ce n’est pas brillant, mais après un tel choc, c’est résilient ».
Le rapport de la Banque de France fait écho aux sombres perspectives à court terme publiées lundi par l’agence des statistiques du pays. Cette morosité met en péril le projet de la Banque centrale européenne de poursuivre le retrait des mesures de relance afin de juguler l’inflation galopante sans infliger de dommages excessifs à l’économie.
Néanmoins, la Banque de France a déclaré que les prix étaient plus importants que l’activité, pour le moment. La pression prolongée de la hausse des prix des matières premières conduit les entreprises à augmenter plus fréquemment leurs propres prix, notamment dans les secteurs de la chimie, des équipements électriques, du bois et du papier, et de l’agriculture.