Le taux de chômage a encore baissé en France et le taux d’emploi continue d’augmenter. Le marché du travail reste donc très performant face à la détérioration générale des perspectives économiques. Toutefois, la baisse du chômage pourrait ne pas durer
Tous les voyants sont au vert sur le marché du travail
Au fil des trimestres, les performances du marché du travail français continuent de surprendre positivement. Au premier trimestre 2022, le taux de chômage en France s’établit à 7,3% de la population active (au sens du BIT), en légère baisse par rapport à la fin de l’année 2021. Le taux de chômage est désormais inférieur de 0,9 point à son niveau pré-pandémique et à son plus bas niveau depuis 2008. Mais l’aspect le plus intéressant du rapport de l’INSEE est le taux d’emploi, qui augmente dans toutes les catégories d’âge. Le taux d’emploi des 15-64 ans atteint 68%, en hausse de 0,2 point sur le trimestre et à son plus haut niveau depuis le début des séries statistiques (1975 !). C’est la catégorie des jeunes qui a connu la plus forte augmentation, de 0,7 point sur le trimestre et de 4,8 points par rapport au niveau pré-pandémique. Une sacrée évolution, qui va de pair avec l’essor de l' »apprentissage » (formation en entreprise) chez les jeunes, conséquence des plans « un jeune, une solution » et « contrat d’engagement jeune » mis en place par le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire sous la houlette de la ministre du Travail, Elisabeth Borne. Le taux d’emploi des jeunes est aujourd’hui à son plus haut niveau depuis 1991 (34,6%), tandis que chez les 50 à 64 ans, le taux d’emploi atteint 65,5%, son plus haut niveau historique.
Cette hausse du taux d’emploi s’accompagne d’une baisse du nombre de personnes qui sont contraintes dans leur offre de travail, qu’elle soit inutilisée (souhaitant un emploi) ou sous-utilisée (sous-employée). Ainsi, contrairement à ce qui a été observé à certains moments de la crise sanitaire, l’amélioration des statistiques du marché du travail n’est pas un » trompe l’œil « , conséquence d’une baisse des heures travaillées (activité partielle) ou d’une sortie du marché du travail due à l’impossibilité de rechercher un emploi. Il y a bien une réelle amélioration de la situation globale du marché du travail en France actuellement.
Pas de forte détérioration attendue, mais une stabilisation
Ces données peuvent être considérées comme une bonne nouvelle pour l’économie, car un marché du travail solide signifie que le revenu nominal disponible des ménages ne se détériore pas et soutient donc la consommation et, par conséquent, la croissance économique. Cela dit, un marché du travail solide n’empêchera pas à lui seul une contraction du revenu disponible réel des ménages, étant donné l’environnement d’inflation élevée. En effet, les analystes d’ING prévoient une contraction de la consommation des ménages et du PIB au deuxième trimestre de 2022. Mais cette contraction aurait été plus prononcée si le marché du travail était en mauvaise posture.