L’économie française et européenne ne devrait pas subir de « crash » ou d' »atterrissage brutal », a déclaré mardi François Villeroy de Galhau, membre de la Banque centrale européenne (BCE) et patron de la Banque de France, sur BFM TV.
« La France devrait être en mesure d’éviter une récession », a-t-il ajouté.
Samedi, la Banque de France a prévu que l’économie française allait fortement ralentir l’an prochain mais devrait regagner le terrain perdu à partir de 2024. La deuxième économie de la zone euro est en passe de passer d’une croissance de 2,6 % cette année à seulement 0,3 % en 2023, a déclaré la Banque de France dans une mise à jour de ses perspectives économiques à long terme.
La banque nationale française prévoit que l’économie connaîtra une croissance anémique de 0,1 % au cours des quatre derniers mois de l’année, évitant ainsi une récession, c’est-à-dire deux trimestres consécutifs de croissance économique négative.
Frappé de plein fouet par la flambée des prix de l’énergie et la crise du coût de la vie, le PIB de la France a reculé de 0,2 % au troisième trimestre de 2022. Le tableau est tout aussi sombre en Europe, où plusieurs économies de premier plan ont été touchées.
Le PIB, ou produit intérieur brut, est la valeur totale des biens et services produits dans une économie.
La Banque de France a déclaré que ces chiffres étaient une « bonne nouvelle », montrant que les entreprises françaises étaient résistantes.
Les services et la construction ont fait mieux que prévu en novembre et il y a eu une « augmentation de l’activité », a déclaré Olivier Garnier, directeur général des statistiques de la banque française.
« Globalement, il n’y a pas de baisse d’activité en cette fin d’année », a-t-il ajouté.
Le PIB devrait croître de 0,1% au quatrième trimestre, confirmant la précédente prévision d’une » très légère hausse. »
« Bien sûr, c’est encore entaché d’incertitudes », a poursuivi M.Garnier, mais « on a une activité qui résiste bien, et même plutôt un peu mieux que prévu ».
Crise de l’inflation : les étudiants français luttent pour survivre
Pendant ce temps-là, en France, 20 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. L’augmentation des prix des denrées alimentaires et la flambée des factures d’énergie aggravent leur situation.
Du COVID à la crise énergétique
Des millier d’étudiants ont récemment participé à une distribution de nourriture organisée à Paris par la Cop1, une association étudiante créée pendant la pandémie du COVID 19 pour soutenir les étudiants dans le besoin.
JR A’Weng, directeur général de Cop1, affirme qu’il ne pensait pas qu’ils organiseraient des distributions de nourriture après les confinements du COVID. Mais avec la hausse de l’inflation, « il est de plus en plus difficile pour les étudiants de s’en sortir, et il y a une réelle pauvreté ».
Des étudiants ont échoué aux examens pendant les différents confinement liés au COVID et ont perdu leur bourse.
À Lyon, troisième ville de France dans le sud-est, et l’une des plus chères du pays, la fédération des associations d’étudiants, Gaelis, gère un magasin dit solidaire où les étudiants peuvent acheter des produits à 10 % du prix du marché.
Sa présidente, Laure Morin, explique : « Le manque de sécurité financière que l’on constate chez les étudiants est une charge mentale énorme pour eux. Les étudiants sont obligés de travailler. Et si les étudiants travaillent plus de 12 heures parallèlement à leurs études, ils ont trois fois plus de chances d’échouer. »
Le gouvernement envisage une réforme du système de bourses d’études, mais un changement concret n’est pas attendu de sitôt.