Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, promet une réduction accrue des dépenses publiques, visant à restaurer la crédibilité du pays auprès des agences de notation.
Bruno Le Maire déterminé à réduire les dépenses publiques
Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, s’est engagé à réduire les dépenses publiques dans de nombreux secteurs, allant des subventions énergétiques aux crédits d’impôt immobiliers. L’objectif est de renforcer la crédibilité de la France auprès des agences de notation. En effet, la France a évité de justesse une dégradation de sa note par S&P Global Ratings ce mois-ci et reste dans une perspective négative en vue de la prochaine évaluation prévue pour décembre. Fitch a déjà dégradé l’économie française, la deuxième plus importante de la zone euro, en avril.
La fin des subventions et des protections
Selon Bruno Le Maire, le gouvernement ne réduira pas drastiquement les dépenses publiques, préférant rester fidèle à sa stratégie de mise en œuvre de réformes favorables aux entreprises. La France prévoit de mettre fin aux subventions pour le gaz naturel cet été. De plus, le bouclier des prix de l’électricité, qui a protégé les consommateurs contre les augmentations de prix, sera progressivement supprimé d’ici fin 2025. Cela pourrait permettre de réaliser des économies comprises entre 25 et 40 milliards d’euros.
Défis pour les finances publiques françaises
Malgré ce contexte, Bruno Le Maire a déclaré que l’austérité n’était pas une option. La France a maintenu des niveaux de dette et de déficit budgétaire élevés depuis 2020, le gouvernement ayant dépensé beaucoup pour soutenir les entreprises et les ménages pendant la pandémie de Covid-19 et la crise énergétique. D’ici 2027, le coût annuel du service de la dette française passera de 50 milliards d’euros l’an dernier à 70 milliards d’euros, selon les prévisions officielles.
Perspectives et désaccords au sein de l’UE
La question des finances publiques françaises intervient également alors que les États membres de l’Union européenne se disputent sur une nouvelle version des règles fiscales de l’UE, connue sous le nom de Pacte de stabilité et de croissance. L’Allemagne a adopté une position particulièrement ferme sur les réformes proposées par Bruxelles qui permettraient, pour la première fois, de conclure des accords de réduction de la dette directement entre la Commission européenne et les gouvernements nationaux. La France est en désaccord avec la position de l’Allemagne selon laquelle les pays moins endettés doivent se conformer à des règles spécifiques en matière de réductions annuelles des dépenses.
Réduction des dépenses : des réformes difficiles
Pour Bruno Le Maire, l’avenir nécessite davantage de croissance et de productivité. Ceci pourrait être atteint en mettant en œuvre des réformes difficiles, comme celles des pensions, et en éliminant progressivement les protections mises en place pendant la crise du Covid-19 et la crise énergétique, afin de réduire davantage les dépenses publiques. D’autres zones ciblées comprennent un crédit d’impôt à l’investissement locatif populaire, connu sous le nom de loi Pinel, qui coûte environ 2 milliards d’euros par an, et des programmes qui subventionnent les salaires des jeunes travailleurs en apprentissage et autres formations professionnelles.
L’optimisme de Bruno Le Maire malgré les défis
Malgré l’incertitude entourant l’économie française, Le Maire reste optimiste quant à l’avenir. Il croit qu’il sera possible de trouver un consensus sur les nouvelles règles fiscales de l’UE d’ici la fin de l’année. Cette approche contraste avec celle du ministre des Finances allemand, Christian Lindner, qui a déclaré récemment qu’il ne voyait « aucune zone d’atterrissage » pour parvenir à un accord.
Investir dans l’avenir
En dépit des défis financiers, Le Maire insiste sur le fait que ce n’est pas le moment d’être trop prescriptif. Selon lui, si l’Europe veut faire partie de la course du 21e siècle entre la Chine et les États-Unis, il est temps d’investir davantage. Il cite notamment les technologies vertes, l’intelligence artificielle, l’éducation et la défense comme des domaines dans lesquels les pays européens devraient investir davantage.
Alors que la France se rapproche du plein emploi, elle peut également réduire le niveau de soutien au marché du travail, a déclaré Le Maire. Le taux de chômage du pays était de 7% en avril, selon Eurostat, l’office de statistique de l’UE. Le pays se prépare donc à affronter les défis économiques à venir avec un plan de réduction des dépenses publiques tout en essayant d’investir pour l’avenir.