Le Mali et les délestages, c’est un amour infernal qui dure depuis plusieurs décennies. Alors que le gouvernement de transition tente d’apporter une solution au problème, par la lutte contre le trafic de carburant destiné aux centrales thermiques, Aliou Diallo appelle au développement des énergies vertes. L’homme d’affaires et politique malien recommande de miser sur le solaire, l’éolien et l’hydrogène naturel.
En fin d’année dernière, le Mali a souffert d’une grave crise énergétique, qui a suscité une grogne parmi la population. Les autorités de transition, déjà confrontées aux problèmes sécuritaires et économiques, ont promis de trouver rapidement une solution à cette situation. Elles ont choisi de lutter contre le trafic de gasoil destiné aux centrales thermiques. Mais cela ne suffira pas à mettre fin aux délestages intempestifs au Mali, selon Aliou Diallo.
Miser sur le solaire et l’éolien
Le président d’honneur du parti ADP-Maliba pense qu’’il faudra aussi résoudre les problèmes structurels. A savoir moderniser le réseau devenu obsolète et l’étendre pour bien mailler le pays. L’ex député de Kayes préconise surtout d’adopter une nouvelle politique énergétique axée sur le développement des renouvelables. Au premier rang desquelles le solaire et l’éolien. Le Mali dispose d’énormes atouts pour profiter pleinement de ces énergies. Il bénéficie d’un fort ensoleillement durant toute l’année et de vents puissants qui balaient le pays d’est en ouest.
Construire de grandes centrales photovoltaïques et éoliennes
De plus, le territoire possède de grands espaces plats, en particulier dans le Sahel. Aliou Diallo conseille donc à l’Etat de construire de grandes centrales photovoltaïques et éoliennes partout dans le pays. Cela permettra d’électrifier les régions les plus reculées, mais aussi de décentraliser le réseau. Le Mali pourrait alors sortir de sa dépendance aux énergies fossiles aux cours fluctuants et surtout aux effets néfastes sur l’environnement.
Parier sur l’exploitation de l’hydrogène naturel
Aliou Diallo juge également essentiel de parier sur l’hydrogène vert et l’hydrogène naturel. Cette dernière ressource est présentée dans le monde entier comme le pétrole vert, donc le carburant du futur. Le Mali gagnerait à se lancer dans cette voie car il abrite la pionnière mondiale de l’exploitation de l’hydrogène naturel. En l’occurrence la compagnie Hydroma Inc., fondée en 2009 par l’un de ses fils, Aliou Diallo. Cette entreprise transforme depuis 10 ans et à titre d’expérimentation, l’hydrogène naturel en électricité propre et gratuite pour le village de Bourakébougou, situé à quelques kilomètres de Bamako.
Faire du Mali un grand producteur d’énergie verte
Face au succès de ce test, Hydroma Inc. a décidé de passer à une production à grande échelle. L’objectif est de fournir en électricité verte et moins chère tous les foyers et toutes les usines du Mali. A long terme, la société veut faire du pays, le plus grand producteur d’énergie verte en Afrique, voire dans le monde. Selon Aliou Diallo « la souveraineté énergétique est vitale pour assurer un développement durable ». Afin d’atteindre cette autonomie, le philanthrope malien a concocté un ambitieux « plan Marshall ».
Faire gagner au Mali sa souveraineté totale
Ce programme de plus de 10.000 milliards de Francs CFA doit permettre la construction de centrales et de gigantesques fermes photovoltaïques et éoliennes. Outre la souveraineté énergétique, il veut offrir au Mali son indépendance politique, économique, industrielle, technologique, militaire ou encore alimentaire. Aliou Diallo croit fermement en son projet. Pour le candidat à la présidentielle, il ne s’agit pas de promesses en l’air. C’est une question de volonté et de génie politique. Mais il faudra « beaucoup de temps et de travail pour renverser la vapeur », ajoute-il.