Selon le ministère de l’Economie et des Finances, l’Etat récupérera 13,6 milliards d’euros cette année (hors tva) de « droits de consommation sur les produits du tabac ». Une baisse de 400 millions d’euros par rapport à l’estimation de base, qui est liée à la baisse de la consommation de cigarettes.
L’Etat va récupérer moins d’argent que prévu via ses taxes sur le tabac. Mardi 30 juillet dernier, le ministère de l’Economie et des Finances a informé qu’il prévoyait que les « droits de consommation sur les produits du tabac » allaient générer 13,6 milliards d’euros en 2024 (TVA exclue). Ces taxes, qui représentent près de 66% du prix d’un paquet de cigarettes, seront inférieures de 400 millions d’euros à ce qui était initialement estimé par Bercy.
Ce constat s’explique par le recul des ventes de tabac. 650 millions de paquets de cigarettes ont été vendues par les buralistes au premier trimestre 2024, soit 100 millions de moins qu’au premier trimestre 2023. Une bonne nouvelle pour la santé publique, mais pas pour les finances publiques.
Un marché en berne
Selon les dernières données des douanes, le volume de cigarettes vendues dans les bureaux hexagonaux a baissé de 23,3% sur un an, et celui du tabac à rouler de 26,61%. Le marché du tabac français a diminué de 1,1% en valeur l’année dernière, et de 7,9% en volume.
Ce manque à gagner pour les caisses de l’Etat survient malgré l’augmentation du prix du tabac cette année, avec des hausses allant jusqu’à 1,50 euro par paquet, la fiscalité de ce dernier étant aujourd’hui associée à l’inflation. Officialisé fin novembre, le programme national de lutte contre le tabac (PNLT), envisage de porter le prix du paquet de cigarettes à 13 euros en 2026, avec une première étape à 12 euros l’année prochaine.
Lors de la présentation à la presse du PNLT, le ministre de la santé de l’époque Aurélien Rousseau avait affirmé que la hausse des prix du tabac « était bien la mesure la plus efficace contre le tabac selon l’OMS et toutes les études indépendantes sur le sujet ». Le PNLT a pour objectif de « relever le défi d’une génération débarrassée du tabac dès 2032 ».
Les buralistes veulent un blocage des prix
D’après le président de la confédération des buralistes Philippe Coy, « la situation des ventes de tabac dans le réseau sur le premier semestre est critique. Nous n’avons jamais connu des volumes aussi bas (-20%) ». L’organisation professionnelle représente 23 000 buralistes.
« Il est temps de tirer la sonnette d’alarme et d’instaurer un gel de toute hausse des prix des tabacs tant que le problème des trafics, de l’insécurité mais aussi des prix dans les pays voisins n’aura pas été réglé », poursuit Philippe Coy.
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