Grâce à une actualité sportive foisonnante, marquée par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris et l’Euro de football, 2024 a propulsé l’économie du sport vers de nouveaux sommets. Sponsors, partenariats, affluences records : retour sur une année où le sport a rimé avec performance… économique.
Si 2024 restera dans les mémoires comme une grande année de sport, elle s’inscrit aussi comme une période faste sur le plan économique. Le sport a fait recette, porté par des événements mondiaux majeurs comme les Jeux de Paris ou l’Euro de football en Allemagne, mais aussi grâce à l’émergence de figures médiatiques et commerciales telles que Léon Marchand, Antoine Dupont ou Victor Wembanyama.
Paris 2024 : vitrine mondiale et levier économique
Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont été un catalyseur pour l’économie sportive française. Avec pas moins de 84 entreprises partenaires, dont 14 sponsors internationaux du CIO et 70 partenaires nationaux, l’événement a généré 1,7 milliard d’euros de recettes, sur un budget total d’organisation estimé à 4,4 milliards.
La sécurité, pilier logistique majeur, a nécessité un budget de 320 millions d’euros, mobilisant jusqu’à 22 000 agents par jour au plus fort de l’événement. Côté billetterie, l’engouement a été au rendez-vous : 12 132 647 billets ont été écoulés, avec un taux de remplissage proche de 95 %, et des tarifs atteignant des sommets – jusqu’à 9 500 euros pour une place lors de la cérémonie d’ouverture sur la Seine.
Des champions qui attirent les euros
Les performances sportives ont aussi eu un effet direct sur les finances. À 22 ans, Léon Marchand a été l’un des visages des Jeux, récoltant 340 000 euros en primes olympiques grâce à ses quatre médailles d’or et une en bronze. Le succès des frères Lebrun au tennis de table a quant à lui provoqué un bond de 20 % des licenciés à la FFTT, qui dépassait les 176 000 membres en octobre.
L’élan généré par Paris 2024 pourrait même se prolonger jusqu’à 2030, puisque les Jeux d’hiver dans les Alpes françaises ont déjà un budget annoncé de 2 milliards d’euros.
Le sport mondial boosté par ses têtes d’affiche
L’économie du sport a également prospéré au-delà des frontières françaises. Aux États-Unis, la superstar du baseball Shohei Ohtani a provoqué un véritable boom économique après son transfert aux Los Angeles Dodgers, avec un impact estimé à 770 millions d’euros par une université japonaise. L’UFC, de son côté, a généré 21 millions d’euros de revenus lors d’une seule soirée en septembre à Las Vegas.
Le Vendée Globe a battu un record de participation avec 40 skippers au départ, sur 44 candidats ayant trouvé un sponsor – preuve que la voile aussi séduit les entreprises.
Rugby et foot : des stades pleins et des droits en hausse
La Coupe du monde de rugby 2023, organisée en France, a elle aussi été lucrative : 871 millions d’euros de dépenses économiques ont été générés par les visiteurs internationaux et les organisations. Malgré cela, les test-matches de l’équipe de France au Stade de France n’ont pas fait le plein, avec une affluence moyenne de 65 500 spectateurs.
L’Euro 2024 en Allemagne a battu un record avec 2 681 288 spectateurs au total, soit une moyenne de 52 574 par match. L’UEFA espère quant à elle tirer 4,4 milliards d’euros de ses compétitions européennes cette saison grâce à une refonte de ses tournois.
Les marques aussi misent gros : Nike a sécurisé un contrat de 100 millions d’euros minimum pour rester l’équipementier de la France et de l’Allemagne jusqu’en 2034. McDonald’s devient le namer officiel de la Ligue 1, moyennant 30 millions d’euros par an jusqu’en 2027. En MLS, l’arrivée de Lionel Messi à l’Inter Miami a boosté les revenus sponsoring de 13 %, avec 18 nouveaux partenaires et près de 760 millions d’euros récoltés.
Des chiffres qui donnent le vertige
En tennis, Rafael Nadal, désormais retraité, a usé 1 250 raquettes au cours de sa carrière avec Babolat. Le nouveau patron du circuit, Jannik Sinner, a cumulé plus de 21,7 millions d’euros de prize-money en 2024, notamment grâce à ses victoires à l’Open d’Australie et à l’US Open, et à un juteux contrat de 6 millions d’euros pour un tournoi en Arabie Saoudite.
Le cyclisme n’est pas en reste : la formation RedBull-Bora-Hansgrohe affiche un budget record de 50 millions d’euros pour 2025, à égalité avec UAE Emirates, qui a touché 806 610 euros lors du Tour de France, dont 500 000 pour la victoire finale de Tadej Pogacar.
Enfin, le basket a lui aussi profité de la dynamique olympique. La finale masculine, remportée par Team USA contre la France de Victor Wembanyama, s’est jouée à guichets fermés, avec des billets atteignant 980 euros en catégorie A.
Une dynamique difficile à prolonger ?
Si l’année 2024 a placé la barre très haut en matière de retombées économiques pour le monde du sport, la question demeure : comment maintenir cet élan ? Sans événement planétaire à domicile et sans la ferveur olympique, il faudra redoubler d’imagination pour que le soufflé ne retombe pas.